180 000 auditeurs par semaine pour "Cœurs et Âmes" présenté par Grégory Turpin sur Europe 1
La semaine dernière, Grégory Turpin, animateur de l’émission Cœurs et Âmes sur Europe 1, a annoncé sur Instagram qu’il rassemblait désormais 180 000 auditeurs chaque semaine. Une bonne nouvelle pour celui qui propose un espace où chacun peut trouver sa place et peut se "laisser rejoindre par quelque chose de plus grand". La Rédaction l'a rencontré pour revenir sur ce grand succès.
InfoChrétienne : Le jeudi 13 novembre, vous avez annoncé sur Instagram que votre émission Cœurs et Âmes sur Europe 1 compte chaque semaine 180 000 auditeurs. Quel a été votre ressenti à ce moment-là ?
Grégory Turpin : En l’annonçant, j’ai ressenti surtout une forme de gratitude. Pas un triomphe, pas une fierté personnelle, plutôt quelque chose de très simple : la joie de voir que ce que nous essayons de faire touche réellement des gens. Quand j'ai commencé en avril sur Europe 1, je ne savais pas du tout comment ce format-là, très intérieur, très incarné, allait être reçu.
Alors, découvrir que 180 000 personnes nous écoutent chaque semaine… Cela m’a touché. Je crois que j’ai pensé d’abord à celles et ceux qui, derrière ce chiffre, sont peut-être dans leur voiture, en train de traverser un moment difficile, ou simplement en quête de sens. C’est pour eux qu’on fait cette émission. Et puis, pour moi en tant que chrétien, il y a quelque chose d’essentiel : rappeler que chaque vie a du prix, que chaque histoire compte. Cette manière de regarder l’autre avec bienveillance vient directement de ma foi et inspire la manière dont j’anime l’émission.
Et puis j’ai eu une immense reconnaissance pour l’équipe, pour les invités qui acceptent de se livrer, pour les chroniqueurs… Ce chiffre est un encouragement, comme un petit signe qui dit : continuez, ça sert à quelque chose.
InfoChrétienne : Que représente pour vous ce chiffre d’audience ?
Grégory Turpin : Il représente surtout une responsabilité. 180 000 auditeurs, ce n’est pas un score à afficher, c’est une confiance qui nous est donnée. Dans un paysage où tout va vite, où beaucoup cherchent le clash ou le spectaculaire, savoir que tant de personnes choisissent de nous écouter pour quelque chose de plus intérieur, plus vrai… C’est précieux.
Pour moi, cela confirme que la quête de sens n’est pas une "niche", mais un besoin profond. Et si Cœurs et Âmes peut offrir chaque semaine un espace où l’on respire, où l’on entend des récits qui redonnent courage, alors ce chiffre n’est pas une fin en soi, c’est un appel à être encore plus exigeants, plus authentiques, plus à la hauteur de ce que les auditeurs viennent chercher.
InfoChrétienne : Pour ceux qui ne connaissent pas encore l’émission, pouvez-vous nous en expliquer le concept et les principales thématiques abordées ?
Grégory Turpin : Cœurs et Âmes, c’est d’abord un espace où l’on prend le temps. Chaque semaine, on part d’un grand témoignage, une histoire de vie, de foi, de doute, de combat ou de renaissance et on essaie de comprendre ce que cette histoire peut dire à chacun de nous. Autour de ce témoin, il y a aussi un prêtre, deux chroniqueurs et un artiste.
Chacun apporte son éclairage. Les grandes thématiques qui reviennent sont celles que nous vivons tous : la quête de sens, le courage dans l’épreuve, la solitude, la réconciliation, la beauté, la transmission… L’idée, ce n’est pas d’imposer une vérité, mais d’ouvrir un chemin. Que l’auditeur puisse se dire : "Ça me parle, ça me rejoint, ça m’aide à avancer un peu".
Notre regard de foi, c'est croire profondément en la dignité de chacun, et voir dans chaque histoire humaine un lieu possible de renaissance. C’est discret, mais présent dans tout ce que nous faisons.
InfoChrétienne : Parmi toutes vos émissions, lesquelles vous ont le plus marqué et pourquoi ?
Grégory Turpin : Il y a plusieurs émissions qui m’ont profondément marqué. Il y a eu Orvedi, ce jeune de dix-neuf ans atteint de dystonie, qui témoigne avec une force incroyable alors même qu’il vit chaque geste dans la douleur. Sa manière de dire la foi, la fragilité, la persévérance… C’était bouleversant. À son âge, il a déjà une profondeur que beaucoup d’adultes n’ont pas encore trouvée. Sa présence en studio a été une vraie leçon de courage et d’espérance.
Je pense aussi à Rebecca Ayoko. Son parcours d'une enfance brisée par la violence, l’abandon, puis cette ascension fulgurante dans la mode, jusqu’à la première top model africaine à défiler pour Yves Saint-Laurent. Et au milieu de tout cela, un chemin de guérison, de foi, de réconciliation intérieure. En studio, elle a raconté tout cela avec une dignité incroyable, sans jamais chercher l’effet, sans amertume... À certains moments, on aurait dit que le temps s’était arrêté. Je me suis dit que beaucoup d’auditeurs allaient se sentir moins seuls en l’entendant.
Et puis l’émission avec Nelson Monfort. On connaît tous le personnage public, l’élégance, la voix, la carrière. Mais ce jour-là, il est venu avec une profondeur que peu de gens soupçonnent, une spiritualité discrète mais bien réelle. Il a raconté des moments très personnels, avec beaucoup d’humilité. C’était un vrai cadeau.
Ce qui me touche dans ces parcours, c’est de voir comment la foi, parfois fragile, parfois inattendue, traverse ces existences et leur donne une force que rien ne peut fabriquer. En réalité, ce qui me marque le plus, ce n’est jamais la notoriété de l’invité, mais ce moment où quelqu’un ose dire la vérité de son histoire. Quand le masque tombe, que le silence devient plus fort qu’une phrase. C’est pour ces instants-là que l’on fait cette émission.
InfoChrétienne : Selon vous, qu’est-ce qui attire autant d’auditeurs sur Cœurs et Âmes ?
Grégory Turpin : Au fond, si l’émission touche autant, je crois que c’est parce qu’on reste au plus près de la vie. Les invités viennent comme ils sont, sans masque, et on leur offre un espace pour parler vrai. Les auditeurs sentent cette sincérité-là, ce côté profondément humain et parfois même un peu plus que ça.
Sur Europe 1, on m’a laissé une liberté totale pour construire cette émission, pour choisir les thèmes, les invités, le ton. Dans les médias aujourd’hui, ce n’est pas rien d’avoir un lieu où l’on peut s’exprimer simplement, sans surjouer. Cette confiance-là, je la mesure chaque semaine.
Et puis il y a l’esprit d’équipe. Le prêtre, les chroniqueurs : chacun apporte sa sensibilité, son regard, et cela crée un climat de confiance. On ne cherche pas le spectaculaire, on cherche le sens. Et ça, je crois que beaucoup de gens en ont besoin aujourd’hui. Les auditeurs ne cherchent pas des discours parfaits, mais une parole qui fait du bien, qui remet debout. Et peut-être que, derrière tout ça, il y a ce petit quelque chose qui nous dépasse tous : cette manière discrète qu’a Dieu d’agir à travers les histoires humaines.
S’ils reviennent chaque semaine, c’est peut-être parce qu’ils sentent qu’il existe toujours un chemin, même dans les moments compliqués. Et si Cœurs et Âmes peut leur rappeler ça, alors l’émission remplit vraiment sa mission. Au fond, nous cherchons tous la même chose : un lieu où l’on puisse se laisser rejoindre par quelque chose de plus grand que nous.
Propos recueillis par Mélanie Boukorras
