200 jeunes chrétiens engagés au dîner des protestants 2022

Untitled-design-5-1.png

La deuxième édition du « dîner des protestants » s’est déroulée lundi 28 novembre à la Station F à Paris, en présence du ministre de l’économie Bruno Le Maire. Une soirée organisée par le Cercle Charles-Gide qui a mis à l’honneur « une jeunesse protestante portée par une spiritualité de l’action » puisque 200 jeunes chrétiens engagés dans divers domaines ont été invités par les organisateurs. 

Lundi soir, le « plus grand campus de start-up du monde », la Station F située dans le 13e arrondissement de Paris, accueillait le « dîner des protestants ». Deuxième édition d’un événement organisé par le Cercle Charles-Gide en partenariat avec la Fédération protestante de France (FPF), le journal Réforme et la Fédération de l’entraide protestante (FEP).

Parmi les 450 personnes présentes, 200 jeunes protestants engagés pour le bien commun avaient été invités, la soirée visant à valoriser « une jeunesse protestante portée par une spiritualité de l’action », comme l’a souligné le président de la FPF, Christian Krieger, dans son discours d’ouverture.

Des jeunes engagés

Cinq d’entre eux ont participé à une table ronde pour témoigner du lien entre leur foi et leur parcours, aux côtés de la secrétaire d’État chargée de la jeunesse et du service national universel, Sarah El Haïry. Hugo, Solange, Olivier, Isabelle et Rémy ont partagé leurs expériences dans des milieux divers. Isabelle a notamment évoqué la place de Jésus dans sa vie, un modèle, dont elle s’inspire au quotidien dans son travail d’infirmière au SAMU social.

Le « rôle d’alerte » du protestantisme

Outre un focus sur la jeunesse, Christian Krieger s’est adressé dans son discours aux autorités, rappelant les paroles d’Emmanuel Macron en 2017 qui avait qualifié les protestants de « vigie de la république ». Il a souligné que ce « rôle d’alerte » est un « état d’esprit qui s’incarne dans les plaidoyers » que porte la Fédération protestante de France.

Il a évoqué quatre points d’attention pour les protestants, à commencer par la justice climatique. Un sujet sur lequel la FPF s’est récemment positionnée en publiant un livre intitulé « S’engager pour la justice climatique ». Un ouvrage qui propose, à partir d’un état des lieux scientifiques, des réflexions bibliques et théologiques pour réfléchir à une action chrétienne.

Le président de la Fédération a également abordé la question de l’égalité homme-femme, un sujet sur lequel il estime que les églises protestantes avancent petit à petit, « certaines avec un pas plus alerte », tandis que « d’autres peinent encore ». Christian Krieger s’est ensuite attardé sur la question de la fin de vie, un débat auquel les protestants souhaitent participer. Il a notamment souligné que la FPF soutenait le développement des soins palliatifs ainsi qu’une meilleure application de la loi Claeys-Leonetti. Il a toutefois ajouté qu’elle recommande à ses pasteurs, « s’ils peuvent l’envisager, d’accompagner celles et ceux qui en ont formulé la demande quel que soit leur choix ».

Enfin, le pasteur réformé est revenu sur la loi confortant le respect des principes de la République, qui depuis ses prémices mobilise les protestants. « Le protestantisme français de par son histoire (...) par ce long périple de la persécution et la clandestinité vers la reconnaissance (...) est un culte très sensible aux libertés », a-t-il déclaré à ce sujet.

Économie politique et inégalités

Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, l’un des invités d’honneur de ce « dîner des protestants », a ensuite pris la parole. Il a débuté son discours avec une pointe d’humour, remerciant la FPF d’avoir invité un catholique, élevé chez les jésuites.

Il a particulièrement encouragé les protestants à continuer de se battre pour une « économie politique », qui « assume de dire haut et fort que l’objectif de l’économie n’est pas d’augmenter les inégalités mais de les réduire, que l’objectif de l’économie n’est pas d’avoir un tout petit nombre de personnes toujours plus riches mais un nombre toujours plus important de personnes qui vivent décemment ».

« C’est-à-dire une économie qui a du sens, une économie qui n’est pas guidée uniquement par l’intérêt, par le profit, par le marché, mais une économie qui résulte de choix politiques au sens le plus noble du terme et je pense que les protestants ont quelque chose à dire sur cela et doivent continuer à se battre pour cela. »

À l’instar de Christian Krieger, le ministre a ensuite évoqué le débat à venir sur la fin de vie, estimant que les protestants avaient « des choses à dire » à ce sujet.

Bruno Le Maire a conclu sa prise de parole en encourageant les jeunes présents à s’engager au cœur de cette période de l’histoire « très particulière ».

« Face à ce panorama sombre, je vois monter la résignation, le découragement, une forme de lassitude. Je voudrais vous inviter à ressentir au fond de vous tout le contraire, et pour le coup je m’inspirerai de l’esprit protestant, un esprit de révolte, un esprit de résistance. (...) Le respect des droits de l’homme est minoritaire (dans le monde), raison de plus pour se battre pour eux. »

Camille Westphal Perrier


Dans la rubrique Société >



Les nouvelles récentes >