Une marche blanche en soutien aux victimes de la communauté catholique traditionaliste de Riaumont (Pas-de-Calais), visée par plusieurs enquêtes concernant des violences, a terminé en altercations entre partisans de la communauté et manifestants le 13 décembre.
La marche blanche, à laquelle participaient des personnes ayant porté plainte pour des violences physiques ou sexuelles subies pendant qu'elles étaient accueillies dans l'ancien village d'enfants de la communauté, s'est achevée devant l'entrée de l'établissement à Liévin.
Accompagnés par des élus, une cinquantaine de manifestants demandaient notamment la fermeture de la communauté religieuse.
À leur arrivée, ils étaient attendus par une quinzaine de membres et anciens membres de Riaumont qui avaient affiché des pancartes avec l'inscription "les coupables ne sont pas ici".
Des partisans de la communauté ont invectivé vivement les victimes et leurs soutiens en les qualifiant notamment de "menteurs".
Le parquet de Béthune a demandé que six religieux de Riaumont soient jugés pour des violences physiques sur plusieurs dizaines d'enfants entre 2007 et 2019. Deux autres encadrants sont mis en examen pour agressions sexuelles. Une autre information judiciaire concerne une affaire de viol.
Parmi les manifestants, Pierre Bailloeul, 62 ans, placé par la DDASS à Riaumont, dit y avoir subi des "sévices", avoir été "fracassé" et "mis à poil dans une baignoire et tondu". Il a porté plainte en avril contre six encadrants, dont deux sont décédés, même s'il sait les faits prescrits.
"Quand on est avec des enfants qui sont durs, c'est normal qu'on soit durs avec eux", a estimé Michel Poulain, retraité de 61 qui a scolarisé son fils à Riaumont, et soutient la communauté. "Ils les ont redressés."
La députée macroniste du Nord et corapporteure de la commission parlementaire sur les violences scolaires Violette Spillebout, qui a participé à la marche blanche, a appelé la "justice (à) entendre les victimes".
Le diocèse d'Arras a indiqué samedi à l'AFP qu'il prendrait des décisions "avant la fin de l'année civile", après la visite canonique menée en septembre à Riaumont.
Cette visite canonique faisait suite à la condamnation début mai de l'ancien prieur de Riaumont à deux ans de prison avec sursis pour consultation de fichiers pédopornographiques. Il a fait appel.
La Rédaction (avec AFP)