Angleterre : Sarah Mullally, la première femme archevêque de Canterbury

angleterre_sarah_mullally_premiere_femme_archeveque_canterbury

L'évêque Sarah Mulally, a été nommée archevêque de Canterbury, le vendredi 3 octobre dernier. Elle devient ainsi la première femme et la plus haute responsable religieuse à la tête de l’Église d’Angleterre.

Le vendredi 3 octobre dernier, l'évêque de Londres, Sarah Mullally a été désignée comme archevêque de Canterbury. Bien que des femmes soient évêques depuis 2015, c'est la première fois en mille quatre cents ans depuis sa création qu’une femme prend la direction de l’Église d’Angleterre.

Elle succède à l'archevêque Justin Welby, qui a démissionné en novembre 2024 après la publication d'un rapport accablant sur le traitement par l'Eglise d'Angleterre d'agressions physiques et sexuelles commises sur plus d'une centaine d'enfants et de jeunes hommes.

Mère de famille et ancienne infirmière en chef du National Health Service (NHS), le système de santé publique du Royaume-Uni, elle a puisé dans cette expérience un profond attachement pour le travail pastoral. Animée par ce désir, elle entreprend des études de théologie et est ordonnée prêtre en 2006. Douze ans plus tard, elle devient la première femme évêque du pays.

Le haut clergé, dont le Cardinal suisse de l’Église Catholique, Kurt Koch, a réagi à l’annonce de la 106e archevêque de Canterbury. Après avoir rappelé l'exigence de ce ministère, il a affirmé prier pour elle : 

"Je prie pour que le Seigneur vous comble des dons dont vous aurez besoin pour accomplir le ministère très exigeant auquel vous êtes désormais appelée, vous donnant les moyens d'être un instrument de communion et d'unité pour les fidèles parmi lesquels vous servirez."

Bien qu'elle ait été accueillie favorablement, cette décision a néanmoins suscité des critiques de la part des Eglises anglicanes conservatrices en Afrique. Au Nigeria comme au Rwanda, certains ont exprimé des critiques face au fait qu’une femme occupe cette fonction, notamment après qu'elle ait accepté les couples de même sexe.

Après sa nomination, l'évêque Sarah Mullally a prononcé un discours à la cathédrale de Canterbury quant à sa responsabilité envers l'Église et son rôle en tant que première femme à ce poste :

"Aujourd'hui, alors que je réponds à l'appel du Christ dans ce nouveau ministère, je reste enracinée dans ma première vocation : suivre le Christ, le connaître - et le faire connaître au monde […] Certains demanderont ce que cela signifie pour une femme de diriger l'Église d'Angleterre et d'assumer le rôle mondial de l'archevêque de Canterbury dans la Communion anglicane. J'ai l'intention d'être un berger qui permet au ministère et à la vocation de chacun de s'épanouir, quelle que soit notre tradition."

L'évêque a poursuivi en évoquant la question des scandales de violences sexuelles qui ont entaché l’Église anglicane et s'est engagée à la protection des fidèles :

"En tant qu'Église, nous avons trop souvent omis de reconnaître ou de prendre au sérieux l'abus de pouvoir sous toutes ses formes. En tant qu'archevêque, mon engagement sera de veiller à ce que nous continuions à écouter les survivants, à prendre soin des personnes vulnérables et à favoriser une culture de la sécurité et du bien-être pour tous."

En conclusion, elle a exprimé son ambition de "cultiver la confiance dans l'Évangile", tant sur le plan individuel qu’au sein de la "Communion anglicane" dans son ensemble.

L'évêque Sarah Mullally prendra son poste en mars prochain dans la cathédrale de Canterbury.

Elormise Pierre

Crédit image : Shutterstock / Flystock

Dans la Rubrique International >



Les nouvelles récentes >