Après des profanations du Coran, l'État islamique appelle à attaquer les chrétiens en Europe
À la suite du récent autodafé d’un exemplaire du Coran par Ramus Paludan, un politicien habitué du fait et qui possède les nationalités suédoise et danoise, l’État islamique appelle à attaquer les chrétiens à travers le monde et cible particulièrement l’Europe.
Ces derniers jours, l’organisation djihadiste a lancé une campagne pour encourager à s’en prendre aux chrétiens après que Ramus Paludan eut brûlé à deux reprises le livre saint des musulmans. Le politicien extrémiste et provocateur a pris part à une manifestation organisée devant l’ambassade de Turquie à Stockholm par le journaliste Chang Frick, le 21 janvier dernier, pour protester contre l’hostilité d’Ankara quant à l’entrée de la Suède dans l’OTAN. Le 27 janvier, il a recommencé, cette fois-ci au Danemark.
En avril 2022, Paludan, avait déjà incendié des exemplaires du livre sacré islamique, et des émeutes avaient éclaté avant et après son acte dans différentes villes suédoises, notamment des attaques contre la police avec la volonté de tuer des agents, selon le chef de la police nationale, Anders Thornberg. Une quarantaine de personnes avaient été blessées.
En 2019, des violences avaient suivi ses autodafés du Coran au Danemark et sur Youtube. L’extrémiste ajoute même du jambon et, selon ses dires, du sang de porc à ses profanations pour renforcer le sacrilège. Paludan est rejoint dans ses provocations par le Néerlandais Edwin Wagensveld qui a déchiré des pages du Coran, le 23 janvier à La Haye, un acte condamné, comme ceux en Suède et au Danemark par le Forum musulman européen.
L’État islamique veut transformer les manifestations en attaques
L’État islamique a saisi l’occasion pour inciter sur les réseaux sociaux à lancer des attaques contre les chrétiens, alors que les protestations de musulmans se multiplient en Suède, au Danemark, aux Pays-Bas, mais aussi en Turquie et d’autres pays musulmans.
Il a publié sur Telegram des messages appelant les musulmans à ne pas se contenter de manifester, mais à "verser le sang de l’auteur [des autodafés]" ou semer le chaos en Europe pour avoir une chance d’aller au Paradis. L’organisation islamiste les encourage à appliquer la loi du talion et incendier les centres-villes ou les drapeaux LGBT.
Le 1er février 2023, la Fondation Mathani, affiliée à l’Etat islamique, a mis en ligne une vidéo intitulée "Tuez-les où que vous les rencontriez". Le document montre l’autodafé du Coran et souligne que les autorités suédoises ont protégé Paludan. Dans un anglais laissant soupçonner qu’il a vécu au Royaume-Uni, un membre de l’organisation appelle à faire du mal aux "infidèles" en Europe avec tous les moyens disponibles :
"Tuez-les où que vous les rencontriez. Si vous êtes un commerçant, utilisez un cloueur pour clouer leurs têtes et les crucifier sur des boiseries. Si vous êtes un conducteur de camion, foncez sur eux jusqu’à ce que leurs rues soient lavées avec leur sang sale ou aspergez d’huile leurs maisons durant leur sommeil, et mettez-y le feu", dit-il, ajoutant que cela fera comprendre qu’il ne faut pas nuire aux musulmans. Un message en français encourage les attaques contre les "infidèles".
La veille, une autre Fondation affiliée à l’Etat islamique, la Sarh al-Khilafah Media, avait publié une vidéo intitulée "Un message des combattants du jihad à l’adresse des polythéistes en Europe" [la croyance en la Trinité est considérée comme une association à Dieu par les musulmans, voire du polythéisme par une partie d’entre eux NDLR]. La vidéo mentionne un message de 2006 d’Oussama Ben Laden, ancien chef de l’organisation devenue rivale al-Qaïda, qui menaçait l’Europe de représailles après la publication de 12 dessins caricaturant Mahomet dans un journal danois.
Avant ces messages, les États-Unis avaient déjà alerté le 30 janvier contre d’éventuelles attaques djihadistes en Turquie visant les églises, les synagogues et les missions diplomatiques. Pendant ce temps, un islamiste a annoncé sur TikTok qu’il urinera sur un exemplaire de la Bible à un grand carrefour britannique.
Jean Sarpédon
