Après leur condamnation, Dani Alves et McGregor sont-ils devenus des repentis de l’Éternel ?
Sur le papier, il s’agit de deux destins identiques. Condamnés en 2024 pour des faits de viols, le footballeur brésilien Dani Alves et le champion de MMA irlandais Conor McGregor ont fait parler d’eux récemment, en se présentant publiquement sous un visage apaisé, le tout derrière un discours spirituel. Pour vous, la Rédaction de Plus Que Sportifs tente d’analyser ces retours au premier plan.
D’emblée, Joël Thibault, aumônier du sport, établit un cadre pour guider la réflexion :
"Comme Paul nous y invite, nous exerçons un regard spirituel (1 Corinthiens 2:15), non pour condamner, mais pour évaluer avec sagesse. Le danger serait de s’emballer trop vite, comme devant un feu de paille."
Que penser de ces deux cas de repentances remarquées ? Pour l’ex-joueur du Barça Dani Alves, c’est une vidéo publiée en ligne par le journal espagnol El Confidencial et tournée dans une église évangélique de Gérone, en Espagne, qui a mis le monde du sport en éveil. Dans celle-ci, on y retrouve l'ancien défenseur dans une mise en scène parfaite.
Entre prédicateur et showman, il harangue son auditoire en affirmant qu’il faut "avoir la foi tout en prenant Dieu au sérieux".
"J’en suis la preuve vivante. Ce que Dieu promet, il l’accomplit."
À l’écouter, ses quatorze mois passés en prison semblent avoir littéralement changé sa vie, tout en le rapprochant spécialement du divin. "J’ai dit à Dieu : ‘Père, j’ai un pacte avec toi !’ Je vais te servir, mais toi tu dois veiller sur ma maison", a-t-il déclaré.
Mais cette ferveur nouvelle interroge. Joël Thibault reste lucide :
"Donner des ordres à Dieu ? Se présenter comme prédicateur aussi rapidement ? La Bible nous met en garde à ce sujet : 'Qu’il ne soit pas un nouveau converti, de peur qu’enflé d’orgueil, il ne tombe sous le jugement du diable'(1 Timothée 3.6) est-il écrit. On ne peut pas confondre témoignage sincère et prise de parole publique comme si de rien était. Être sportif de haut niveau, comme être pasteur, expose à un piège commun : celui de chercher l’approbation du public. Sans guérison profonde, ce désir d’image peut rapidement prendre le dessus. Il existe d’ailleurs un parallèle troublant entre l’adrénaline de la compétition sportive et celle du ministère public : toutes les deux peuvent flatter l’ego, mais aussi masquer des blessures non résolues si elles ne sont pas sanctifiées”.
"Maintenant, il faut surtout qu’ils soient accompagnés"
Pour Conor McGregor, c’est face aux médias que l’ex-combattant de 37 ans s’est confessé, affirmant avoir rencontré Jésus lors d’une retraite spirituelle et s’être engagé avec Dieu dans "un cheminement spirituel".
"Aujourd’hui, je suis sauvé et guéri et je veux vivre selon la parole de Dieu".
Une déclaration sobre, posée, qui détonne avec l’ancien personnage provocateur et champion de MMA. "Nous pouvons nous réjouir de cette confession, mais le chemin spirituel n’est pas qu’une déclaration : ce sont les fruits durables qui parleront", réagit avec bienveillance Joël Thibault.
En attendant, les deux repentis devront encore faire prochainement face à la justice : McGregor pour des dommages et intérêts à payer à la plaignante, et Dani Alves suite à un recours en appel de la victime. "Le rôle de la justice humaine n’est pas à écarter. Mais au-delà, ce que je leur conseillerais, c’est de ne pas marcher seuls", conclut Joël Thibault.
"Qu’ils soient accompagnés spirituellement, enracinés, formés et encadrés. Que leur foi ne soit pas une émotion médiatique, mais un véritable enracinement dans la vérité et la grâce. Seul le temps nous montrera alors si le témoignage (ou le jeu) en valait vraiment la chandelle."
La Rédaction de Plus Que Sportifs
