
Un tribunal arménien a placé jeudi en détention provisoire, pour une durée de deux mois, un opposant politique arrêté la veille par les autorités qui accusent cet ecclésiastique d'avoir voulu renverser le gouvernement, a indiqué son avocat.
L'archevêque Bagrat Galstanian, membre de l'Eglise apostolique arménienne et figure de l'opposition au Premier ministre Nikol Pachinian, a été arrêté, aux côtés de 14 autres suspects, dans un vaste coup de filet visant son mouvement Srbazan Paykar ("Lutte Sacrée").
Jeudi, un tribunal d'Erevan "a décidé d'envoyer l'archevêque Bagrat Galstanian en détention provisoire pour une durée de deux mois", a déclaré aux journalistes l'un de ses avocats, Hovhannes Khudoyan.
Le Premier ministre de ce pays du Caucase avait annoncé mercredi sur Telegram que les forces de l'ordre avaient "déjoué un sinistre plan à grande échelle du +clergé criminel oligarchique+ pour déstabiliser la république d'Arménie et prendre le pouvoir".
Les autorités soupçonnent Bagrat Galstanian, 54 ans, d'avoir "acquis les moyens et outils nécessaires pour mener des actes terroristes et prendre le pouvoir", selon le Comité d'enquête arménien.
Devant la presse, un autre de ses conseils, Ruben Melikyan, avait dénoncé des persécutions politiques.
La semaine dernière, des membres de l'opposition, issus du parti nationaliste Dashnaktsutyun et du mouvement de Bagrat Galstanian, avaient été arrêtés, selon des groupes de défense des droits humains et des partis d'opposition.
En 2024, Bagrat Galstanian avait pris la tête de manifestations reprochant au Premier ministre d'avoir cédé des territoires à l'Azerbaïdjan voisin et appelait à la démission de Nikol Pachinian.
A partir de la dislocation de l'URSS, l'Arménie a combattu à plusieurs reprises l'armée azerbaïdjanaise pour le contrôle du Karabakh, une région d'Azerbaïdjan qui était alors peuplée en majorité d'Arméniens.
Bakou a finalement repris le plein contrôle de cette zone en septembre 2023, lors d'une offensive victorieuse contre les séparatistes arméniens du Karabakh, entraînant la fuite de dizaines de milliers d'Arméniens vivant dans cette enclave.
Ancien journaliste et élu d'opposition, Nikol Pachinian, 50 ans, est arrivé au pouvoir en 2018, à la suite de manifestations dont il avait pris la tête.
L'Arménie, première nation à avoir adopté le christianisme comme religion d'État au IVe siècle, accorde à l'Église apostolique arménienne un statut constitutionnel spécial, et celle-ci exerce une influence considérable dans la société.
La Rédaction (avec AFP)