Attentat du 13 novembre : un hommage émouvant et des recueillements dans les églises

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Dix ans après les attentats du 13-Novembre, la France a rendu un hommage national aux victimes, où les noms des 132 morts ont été égrenés, après de sobres commémorations. Les églises, dont la paroisse Saint Ambroise, ont proposé des messes commémoratives et des temps de recueillement. 

Le président Emmanuel Macron a assuré lors de la cérémonie du 13 novembre en commémoration aux attentats que "tout sera(it) fait pour empêcher toute nouvelle attaque", dix ans après les attaques les plus meurtrières jamais commises en France. "Personne ne peut garantir malheureusement la fin des attentats, mais nous pouvons garantir que pour ceux qui prendront les armes contre la France, la réponse sera intraitable", a-t-il martelé.

De très nombreux Français se souviennent avec effroi de cette nuit d'horreur. Des commandos téléguidés par le groupe État islamique ont visé le Stade de France à Saint-Denis, au nord de Paris, des terrasses de bar et restaurants de quartiers animés et la salle de concert du Bataclan à Paris, assassinant 130 personnes et blessant des centaines d'autres. Depuis, deux rescapés se sont suicidés. 

À la nuit tombée, les cloches de Notre-Dame et de plusieurs églises de Paris ont résonné, marquant le début de la cérémonie. La paroisse Saint Ambroise dans le 11e arrondissement a célébré la "Nuit de l'Espérance", portée par les paroissiens. Après une messe commémorative à 19h et un oratorio de musique sacrée de 21h à 23h, une veillée de lumière et d'adoration s'est tenu jusqu'à 2h du matin. "Toute la nuit plus de 1 500 personnes sont rentrées dans l'église", nous a confié un des organisateurs. 

"C'était un moment de consolation dont l'objectif était de répondre à l'horreur par la douceur. Cette espérance c'est l'Église qui comme une mère ouvre ses bras." 

Douleur "insensée"

Un peu plus tôt, les noms des 92 victimes du Bataclan avaient résonné devant la salle où les tueurs ont fait feu et pris des personnes en otages pendant près de trois heures, jusqu'à l'assaut des forces d'élite. Certains membres de ces forces, visage masqué, étaient présents sur le lieu le plus meurtri des attaques.

Dans son discours, Emmanuel Macron - qui a décrit la douleur "insensée, injuste, insupportable" des victimes du 13-Novembre et de leurs proches - a annoncé la décoration prochaine de la Légion d'honneur de membre des forces de l'ordre qui sont intervenus au Bataclan.

Devant les portes de la salle de concert, chacun attend son tour pour s'en approcher : certains se croisent, se reconnaissent, s'embrassent, se prennent longuement dans les bras ou échangent un petit mot de réconfort, avant de déposer à leur tour une fleur, une bougie, un signe de mémoire.

Et près des terrasses parisiennes qu'un commando avait mitraillées, tuant 39 personnes au total, c'est le silence qui régnait.

Devant chacun des lieux frappés par les commandos, Arthur Dénouveaux et Philippe Duperron ont déposé des gerbes de fleurs, avant que le président Emmanuel Macron et la maire de Paris Anne Hidalgo ne fassent de même.

"Absence immense"

Les commémorations ont débuté dans la matinée par une cérémonie au Stade de France, à Saint-Denis, avec la famille de Manuel Dias, première victime, tuée quand trois kamikazes se sont fait exploser devant les portes de l'enceinte où se jouait un match France-Allemagne.  

"Nous n'oublierons jamais ; on nous dit de tourner la page dix ans après, mais l'absence est immense", a dit dans un discours poignant sa fille, Sophie Dias.

Un jardin mémoriel, fait de grandes stèles et de blocs de granit, évoquant la géographie des différents lieux visés, a également été inauguré au cœur de Paris. 

Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos jihadistes, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible pour sa participation à ces attentats. Les neuf autres membres des commandos se sont fait exploser ou ont été abattus par les forces de l'ordre.

Ces attentats concluaient une année 2015 marquée par une série d'attaques jihadistes en France: la tuerie au sein de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris le 7 janvier (12 morts), le meurtre d'une policière municipale en banlieue parisienne le 8 janvier, une prise d'otage dans le magasin juif Hyper Cacher à Paris le 9 janvier (4 morts), le meurtre d'une mère de famille de 32 ans sur un parking près de Paris le 19 avril, et la décapitation d'un chef d'entreprise le 26 juin à Saint-Quentin-Fallavier (sud-est). 

Mélanie Boukorras (avec AFP)

Crédit image : Paroisse Saint Ambroise

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