
Marius, 45 ans, pasteur parisien passionné de métal, a rejoint l’association Métal Mission France pour partager sa foi lors du Graspop Metal Meeting, le deuxième plus grand festival de métal d’Europe. Entre distribution de Bibles et échanges profonds, il revient sur cette expérience marquante.
"Des chrétiens au Graspop ?!" C’est la réaction étonnée de nombreux festivaliers venus vibrer au son du métal lors du Graspop Metal Meeting, l’un des plus grands festivals européens du genre, qui a rassemblé plus de 200 000 personnes sur quatre jours. Parmi eux, Marius, 45 ans, pasteur parisien, marié et père de deux adolescents.
"J’avais envie d’expérimenter le partage de la bonne nouvelle dans le milieu du métal dont je suis assez familier", explique Marius. Introverti de nature, il confie que cette musique a été pour lui une véritable échappatoire depuis l’adolescence, "un peu comme une thérapie", pour faire face aux souffrances vécues dans son enfance.
Il voit dans les amateurs de métal un public souvent éloigné des cercles traditionnels d’évangélisation :
"Je considère que les métalleux représentent un public non atteint (parmi d’autres) et qui sont plus facilement abordables lors d’un festival que dans un autre contexte."
C’est grâce à l’association Métal Mission France, déjà active depuis plusieurs années au Hellfest à Clisson, qu’il a pu concrétiser ce désir en rejoignant une nouvelle initiative missionnaire au festival Graspop, en Belgique, le deuxième plus grand événement métal d’Europe.
Sur place, aux côtés d’une équipe engagée, il a tenu un stand de distribution de Metal Bibles – des Nouveaux Testaments enrichis de témoignages d’artistes chrétiens issus de la scène métal.
"Nous en avons offert 663 en 4 jours. Derrière chaque exemplaire, il y a une personne, une vie, une graine semée. Nous prions pour que Dieu fasse germer ces graines."
L’accueil a souvent été chaleureux et curieux. "Beaucoup ont été surpris de voir que des chrétiens peuvent être métalleux", raconte Marius. Une surprise qui a souvent ouvert la voie à des discussions profondes, parfois marquées par la douleur :
"Nous avons rencontré beaucoup de personnes blessées par l’Église ou une éducation religieuse stricte. Certaines sont même allées jusqu’à rejeter Dieu ou se tourner vers le satanisme, non par conviction mais par colère."
Pour Marius, cette mission a été intense, à la fois physiquement et émotionnellement :
"Malgré la forte chaleur et la fatigue à cause des longues journées et courtes nuits j’ai été quand même reconnaissant d’être là et de faire partie d’une équipe très motivée et pleine de foi."
Des prières ont été proposées, des échanges sincères se sont noués. Et parfois, une première Bible a trouvé sa place entre les mains d’une personne en quête. "J’ai aimé le fait que généralement les différentes personnes qui ont approché le stand se sont senties en confiance avec nous et ont pu partager librement, parfois de manière très profonde, une fois que nous avons précisé que nous n’étions pas là pour promouvoir une religion mais plutôt une relation", ajoute Marius, convaincu que Dieu œuvre, même (et peut-être surtout) là où on ne l’attend pas.
En conclusion, il lance un appel aux Églises pour les encourager à ouvrir leurs portes aux metalleux et à voir au delà des apparences comme le ferait le Christ.
Camille Westphal Perrier