Au Liban, la guerre pousse les chrétiens à partir

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Depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël le 7 octobre dernier, les affrontements entre le Hezbollah et Israël ont fait près de 90 000 déplacés. L'archevêque de la ville de Tyr, au sud du pays, s'inquiète de ne jamais voir revenir les chrétiens qui ont fui.

Mardi 12 mars, une centaine de roquettes ont été tirées depuis le sud du Liban par le Hezbollah vers Israël. En réponse, Tsahal a déclaré avoir attaqué les plateformes à partir desquelles les roquettes ont été tirées, rapporte IciBeyrouth. "Ces frappes et contre-frappes entre le Hezbollah et Israël sont devenues monnaie courante au Liban-Sud", précise le journal.

Déjà, le 15 février dernier, dans un article publié dans le quotidien israélien, Haaretz, on pouvait lire qu'il "ne se passe pas un jour" sans bombardements venus des deux côtés. 

"Il ne se passe pas un jour sans que des missiles antichars, des roquettes et des drones d’attaque soient lancés à partir du Liban vers Israël. Et il ne se passe pas un jour sans une frappe aérienne [israélienne] violente sur le sol libanais."

Selon l’Organisation internationale pour les migrations, ces affrontements ont conduit plus de 90 000 habitants du Sud, à se déplacer vers le Nord. Parmi les réfugiés, on trouve de nombreux chrétiens. 

Un conflit qui pousse les chrétiens à partir

L’archevêque maronite de Tyr, la grande ville du sud du pays, Charbel Abdallah, observe les répercussions de la guerre dans la région, selon Vatican News. "Dans le village de Qouzah (au sud du Liban NDLR) il n'y a plus que deux ou trois personnes qui restent pour assister à la messe avec le curé" s’inquiète le religieux.

Malgré les divers conflits qu’à connu son pays, l'archevêque estime que l'ampleur de cette guerre "est beaucoup plus dangereuse" que les précédentes. Il craint de ne jamais voir les chrétiens revenir dans la région, ce qui causerait selon lui, un déséquilibre dans la balance démographique. 

Charbel Abdallah se rassure tout de même, estimant que les bonnes relations entre les diverses communautés religieuses ne devraient pas être ébranlées par le conflit. 

"Ici nous offrons un espace convivial pour ces familles"

Pour accueillir les réfugiés du sud, plusieurs organisations se mobilisent. C'est notamment le cas de l'ONG Gadeal qui met à leur disposition un centre chrétien situé à Antélias au nord du pays. Fondée en septembre 2023 grâce au soutien de Mgr Hanna Alwan, l'un des vicaires du patriarcat maronite de Beyrouth, l'organisation offre "un espace convivial, avec des chambres au calme et surtout un environnement accueillant pour les enfants" souligne le directeur du centre, Charbel Merhej.

Dès le début de la guerre, Leïla, accompagnée de ses petits-enfants et de sa famille a fui vers le nord. "Je prie pour retourner dans mon village, que cette guerre cesse, je prie le Bon Dieu pour que mes petits-enfants aient un avenir au Liban car c'est notre terre" a-t-elle confié à Vatican News

Mélanie Boukorras

Crédit image : Shutterstock / diplomedia (Ville de Tyr, au sud du Liban)

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