
« La grande préoccupation, c’est maintenant l’hiver, la pluie arrive dans les prochaines semaines et des dizaines de milliers de personnes n’ont toujours ni toit ni fenêtres. Nous devons avoir plus de soutien et cela doit être plus rapide. »
Le 4 août dernier, une double explosion ravageait la capitale libanaise, Beyrouth. Selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies, 200 000 maisons ont été touchées par l’explosion. Carlo Gherardi, directeur du Conseil norvégien des réfugiés au Liban, estime « qu’environ 300 000 personnes sont devenues sans abri ». Et pour lui une chose est certaine, « l’aide arrive trop lentement ».
« Un mois après qu’environ 300 000 personnes soient devenues sans abri, nous voyons des milliers de familles pour qui l’aide arrive trop lentement. Avec le temps froid qui approche, nous sommes extrêmement inquiets qu’ils doivent affronter des conditions encore plus difficiles que celles auxquelles ils sont déjà confrontés actuellement. Des dizaines de milliers de maisons ne pourront pas être réparées à temps pour l’hiver à moins que la communauté internationale ne fournisse un financement supplémentaire très rapidement, et de manière suffisamment substantielle afin de répondre également aux besoins de relèvement au-delà de la réponse immédiate. Nous sommes dans une course contre la montre pour que personne ne soit laissé pour compte. »
Il faut dire que cette double explosion a meurtri un pays déjà en proie à une crise financière et politique profonde.
L’organisation des Nations Unies précise elle que la double explosion a eu « trois conséquences économiques majeures » : « les pertes d’activité économique causées par la destruction du capital physique, les perturbations des échanges commerciaux et la perte de recettes budgétaires ». Mais elle ajoute qu’avant le 4 août le pays était « confronté à de multiples crises aggravées par plusieurs facteurs ». En effet, avant l’explosion 45% de la population était touchée par la pauvreté.
« Même avant la double explosion le 4 août, le Liban était confronté à de multiples crises aggravées par plusieurs facteurs : un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel négatif à deux chiffres prévu pour 2020, favorisé par les retombées du conflit en Syrie qui a conduit le Liban a accueillir sur son sol la plus grande population de réfugiés par habitant dans le monde ; une crise financière et économique caractérisée par un secteur financier affaibli, une crise monétaire, un taux d’inflation très élevé et un défaut de paiement de la dette souveraine ; et les effets de la pandémie de Covid-19. Non seulement la double explosion va exacerber la contraction de l’activité économique, mais elle va également aggraver la pauvreté, qui touchait déjà 45 % de la population juste avant qu’elle ne se produise. »
Dans ce contexte, Carlo Gherardi lance un appel sur Twitter :
« La grande préoccupation, c’est maintenant l’hiver, la pluie arrive dans les prochaines semaines et des dizaines de milliers de personnes n’ont toujours ni toit ni fenêtres. Nous devons avoir plus de soutien et cela doit être plus rapide. »
M.C.
Crédit Image : umut rosa / Shutterstock.com