Au moins trois chrétiens tués en Cisjordanie

Au moins trois chrétiens tués en Cisjordanie

Alors que la guerre entre le Hamas et Israël se poursuit dans la bande de Gaza, les Palestiniens vivant en Cisjordanie continuent de subir les violences de certains colons extrémistes. Une récente attaque dans le village de Kafr Malik a coûté la vie à au moins trois chrétiens.

"Nous vivons sous le feu constant des colons et sous les tirs croisés de l'armée d'occupation israélienne." Telle est la déclaration du père Bashar Fawadleh, prêtre en Cisjordanie.

En dépit de la montée des tensions entre Israël et l’Iran, la pression exercée sur les Palestiniens de Cisjordanie ne faiblit pas. Elle semble même s’accentuer.

D’après des sources de l'Autorité palestinienne, "au moins trois personnes" ont été tuées par des soldats israéliens, et sept autres blessées, lors d'une attaque survenue hier après-midi dans le village de Kafr Malik, près de Ramallah.

S'exprimant auprès d’AsiaNews, le père Bashar Fawadleh a qualifié les victimes de "martyrs". Il est curé à Taybeh, un village d’environ 1 500 habitants qui compte trois églises, connu comme le dernier village palestinien entièrement chrétien.

Une centaine de colons auraient lancé l’assaut contre Kafr Malik, incendiant des habitations et jetant des pierres sur les résidents. La situation a dégénéré jusqu’à l’arrivée de l’armée israélienne, qui a ouvert le feu sur des Palestiniens non armés à l’entrée du village.

Malgré sa colère, le prêtre affirme la détermination de sa communauté à rester sur ses terres.

"Nous vivons dans des conditions très difficiles, mais nous n'avons pas peur de rester sur notre terre. Nous n'avons pas peur de ceux qui tuent : nous sommes un peuple qui aime sa terre et qui ne l'abandonnera jamais."

De son côté, l’ONG israélienne Yesh Din, active en Israël et en Cisjordanie, dénonce l’impunité dont bénéficient les colons extrémistes. "Sous les auspices du gouvernement et de l’armée, la violence des colons en Cisjordanie se poursuit et devient chaque jour plus meurtrière. C’est à cela que ressemble le nettoyage ethnique", affirme l’organisation.

Caritas Jérusalem avait elle aussi alerté sur la situation en Cisjordanie, en particulier celle des personnes déplacées. "Ces personnes déplacées à l'intérieur du pays n’ont rien : elles ont besoin de nourriture, de kits d’hygiène, de kits de dignité… Nous faisons de notre mieux pour les aider", expliquait Anton Asfar, directeur de Caritas Jérusalem, à la mi-juin.

Germain Gratien

Note sur l'utilisation du terme colon dans le contexte israélo-palestinien : il désigne les citoyens israéliens vivant dans des implantations construites en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Les rapports d’ONG et les documents officiels internationaux utilisent ce terme pour désigner une réalité spécifique sur le terrain en Cisjordanie.

Crédit image : Shutterstock 

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