Au Pakistan, un chrétien de 18 ans accusé de blasphème après avoir parlé de sa foi

Au Pakistan, un chrétien est accusé de blasphème après avoir refusé de se convertir

[ MAJ: Asbeel Ghauri a été libéré sous caution jeudi 14 mars, il a affirmé que sa foi a été d'un grand soutien lors de cette épreuve. ]

Après des discussions avec ses camarades musulmans à propos de sa foi, Asbeel Ghauri, jeune chrétien pakistanais de 18 ans a été arrêté et accusé de blasphème.

Dans la province de Penjab, les policiers ont arrêté le jeune chrétien Asbeel Ghauri, chez lui devant sa famille ce mercredi 6 mars. Son crime ? Avoir discuté avec ses camarades musulmans de sa foi et surtout, d'avoir selon eux, manqué de respect à l’islam, rapporte Morning Star News.

Selon ses camarades, il aurait refusé de croire à Allah et aurait critiqué la possibilité offerte par l’islam pour un homme de se marier avec quatre femmes.

L'avocat du jeune homme, Nadeem Hassan, explique qu'il a seulement déclaré croire au "Dieu de la Bible" et rappelé ses croyances quant au mariage :

"Ashbeel a simplement déclaré qu'il croyait au Dieu de la Bible et que sa foi chrétienne n'autorisait pas quatre mariages, contrairement aux enseignements de l'islam".

Ashbeel Ghauri risque jusqu’à 10 ans de prison pour atteinte aux sentiments religieux, poursuit son avocat.

Le père d’Ashbeel donne une autre version. Il explique que ses anciens camarades de classe de son fils l'ont impliqué dans une fausse affaire de blasphème afin de détruire sa carrière scolaire et ses perspectives d'avenir parce qu'il a refusé de renoncer à sa foi en Christ. "Mon fils ne nous avait pas dit auparavant que certains camarades de classe musulmans avaient fait pression sur lui pour qu'il change de foi chrétienne" se désole-t-il.

Selon le Center for Social Justice (CSJ), un groupe de pression basé à Lahore, au moins 329 personnes ont été accusées de blasphème en vertu de la loi en 2023. Parmi les accusés, 11 étaient chrétiens.

Le Pakistan reste un pays où les droits des chrétiens sont régulièrement bafoués : le pays est classé 7e dans l'Index de l’ONG Portes Ouvertes

Jean-Benoît Harel

Crédit image : Morning Star News 

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