
Une fusillade survenue mardi matin dans un lycée de Graz en Autriche a coûté la vie à dix personnes, plongeant le pays dans la stupeur et le deuil. Dès le soir du drame, une messe a été célébrée en mémoire des victimes, en présence du chancelier Christian Stocker qui a annoncé trois jours de deuil national.
L’Autriche s’est figée ce mercredi matin à 10h pour une minute de silence, en mémoire des dix personnes tuées la veille dans une école secondaire de Graz, au sud du pays, lors d'une fusillade perpétrée par un ancien élève de l’établissement. Le tireur, âgé de 21 ans, s’est donné la mort après son geste, plongeant tout un pays dans la stupeur et le deuil.
Dès le soir de l’attaque, une messe a été célébrée à Graz pour rendre hommage aux victimes. Le chancelier autrichien Christian Stocker y a assisté. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, il a déclaré que ses pensées et ses prières accompagnaient les victimes, leurs familles et leurs proches.
In stillem Gedenken an die Opfer von Graz.
— Christian Stocker (@_CStocker) June 10, 2025
Der heutige Gedenkgottesdienst steht im Zeichen der Trauer, des Innehaltens und der Verbundenheit. Gemeinsam erinnern wir an die Menschen, die bei der Tragödie in Graz brutal und viel zu früh aus dem Leben gerissen wurden.
Unsere… pic.twitter.com/jlqANZNUpU
"En mémoire silencieuse des victimes de Graz. La messe commémorative de ce soir est marquée par le deuil, la pause intérieure et la solidarité. Ensemble, nous nous souvenons des personnes brutalement et bien trop tôt arrachées à la vie lors de la tragédie de Graz. Nos pensées et nos prières vont aux victimes, à leurs familles et proches, et à tous ceux qui ont subi des souffrances physiques ou psychiques incommensurables. En ces heures sombres, nous faisons front uni. En tant qu’êtres humains, en tant que communauté, en tant que pays."
Devant l’établissement, des habitants ont allumé des bougies et déposé des fleurs. La plupart des victimes sont de jeunes élèves ; parmi elles, figure un élève français de 17 ans, a indiqué son père à l'AFP. Une dizaine de personnes ont également été blessées.
L’auteur présumé, ancien élève de l’école, a ouvert le feu avec un fusil et une arme de poing qu’il détenait légalement. Il a été retrouvé sans vie dans les toilettes de l’établissement. Les enquêteurs ont découvert à son domicile une bombe artisanale non fonctionnelle et une lettre d’adieu adressée à ses parents, sans explication sur ses motivations. Certains médias évoquent un passé de harcèlement scolaire.
"Tragédie nationale"
Le chancelier a qualifié les faits de "tragédie nationale" et a décrété trois jours de deuil.
"C'est l'horreur", "Pourquoi?": le choc fait la une des journaux et l'incompréhension reste très partagée, le quotidien "Kurier" faisant le choix d'une couverture en noir. Une riveraine américaine, mère de deux enfants scolarisés à proximité, se dit "choquée". "Dans mon pays d'origine, on sait que cela arrive plus souvent, mais que cela se produise ici, c'est du jamais-vu".
Précédents en Europe
De la France à l'Ukraine, de nombreux dirigeants européens ont fait part de leur émotion. "Les nouvelles de Graz me touchent au cœur", a souligné sur X la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Loin des drames de ce genre qui frappent régulièrement d'autres pays occidentaux, l'Autriche, pays de 9,2 millions d'habitants, n'a pas l'habitude de ce type de criminalité. Elle figure parmi les dix Etats les plus sûrs du monde, d'après l'Indice mondial pour la paix (Global Peace Index).
Mais ces dernières années, l'Europe a été secouée par plusieurs attaques en milieu scolaire et universitaire ne relevant pas d'actes de terrorisme.
En février, un tireur avait tué dix personnes dans un centre de formation pour adultes d'Örebro, dans le centre de la Suède, avant de se suicider.
En France, une assistante d'éducation a été mortellement poignardée mardi par un collégien devant son établissement, suscitant une vive émotion.
La Slovaquie et la Croatie ont aussi été endeuillées récemment par des attaques au couteau. La République tchèque a été touchée fin 2023, quand un étudiant a tué 14 personnes. En mars de la même année, neuf élèves ainsi que le gardien d'une école du centre de Belgrade en Serbie avaient été tués par balles par un élève de 13 ans.
Camille Westphal Perrier (avec AFP)