Aveux de l'homme accusé d'être l'auteur de l'assassinat d'Ashur Sarnaya, un chrétien irakien

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Le Figaro a révélé les aveux de l'homme accusé d'être l'auteur de l'assassinat d'Ashur Sarnaya, un chrétien irakien à Lyon, le 10 décembre. L'auteur du crime s'est justifié en évoquant un "accident". Les prochains débats s'annoncent tendus entre la défense et la partie civiles. 

Interpellé en Italie le 2 octobre et remis à la France le 27 octobre, Sabri B., un Algérien de 27 ans, avait été mis en examen pour le meurtre d’Ashur Sarnaya. Ce réfugié politique handicapé, avait été assassiné au pied de son immeuble dans la soirée du 10 septembre alors qu'il était en train de faire un direct sur TikTok à Lyon.

Fin octobre, l'accusé clamait son innocence. "Je ne suis pas concerné par l’affaire dont vous me parlez", affirmait-il aux autorités. Mais le 19 novembre, lors d’une audition devant un juge d’instruction, il a reconnu avoir commis le meurtre, selon des informations révélées par le Figaro dans son édition du 10 décembre. Selon ses déclarations, il ne s’agissait pas d’un acte terroriste, mais d’un accident.

L’assassin explique avoir d’abord rencontré Ashur alors qu’il livrait des repas à domicile en juillet dernier. Son vélo aurait percuté le fauteuil roulant de la victime, qui l’aurait alors, selon lui, insulté. Ce n’est que plus tard, après être tombé sur plusieurs vidéos TikTok du chrétien, qu’il aurait décidé de le revoir le 10 septembre. Avant de se rendre sur place, il aurait acheté un couteau rétractable. À son arrivée, Ashur était en direct sur TikTok.

Selon Sabri B., sa volonté première n’était pas de tuer, mais de se venger des insultes qu’il estimait avoir subi plusieurs mois auparavant. Sous l’influence de l’alcool, de la cocaïne et du cannabis, il est arrivé par-derrière et dans l’obscurité l’a poignardé dans le cou. Il affirme qu’il "ne voyait pas très bien" et que "la lame est rentrée directement dans la nuque " en appuyant involontairement sur le bouton.

"Choqué", il a alors pris la fuite et est rentré chez lui. En apprenant la mort d’Ashur le lendemain, il a décidé de fuir vers l’Italie, où il a été interpellé le 2 octobre en vertu d’un mandat d’arrêt européen. Devant les autorités, il a répété qu’il n’avait jamais eu l’intention de le tuer et a "présenté ses excuses" à la famille.

Si Sabri B. a nié toute dimension terroriste, l’enquête a révélé la présence, dans l’un de ses téléphones, de contenus radicaux en lien avec al-Qaïda et l’État islamique. L’accusé a alors expliqué avoir mené de nombreuses recherches sur sa foi musulmane et avoir refusé à plusieurs reprises les approches de groupes extrémistes.

"Alors, Sabri B. est-il un assassin terroriste ou un paumé, simple fils aimant ayant tué par 'erreur' ?", interroge le Figaro, qui précise que les prochains débats s’annoncent tendus entre la défense et les parties civiles, représentées par la sœur d’Ashur Sarnaya et le Conseil de coordination des Assyro-Chaldéens de France.

Mélanie Boukorras

Crédit image : Shutterstock / Nicole Piepgras

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