Bioéthique : Jean Leonetti s’interroge sur le rôle de la médecine : « Réparer les pathologies ou répondre à tous les désirs ? »

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Mardi 15 janvier, la mission parlementaire d’information sur la révision de la loi relative à la bioéthique a donné un avis favorable notamment à l’extension de la PMA pour toutes les femmes et à la libéralisation des recherches sur l’embryon.

Ce sont 60 propositions qui figurent dans le rapport présenté mardi par Jean-Louis Touraine, dont certaines ouvriraient une large porte aux évolutions sociétales et bioéthiques. Extension de la PMA pour toutes les femmes, remboursement, levée de l’interdiction de la PMA post mortem, autorisation de l’auto-conservation ovocytaire, libéralisation des recherches sur l’embryon... Tout cela figure dans le texte.

Mais pour Jean Leonetti, médecin, vice-président des Républicains, maire d’Antibes, ancien ministre chargé des Affaires européennes, et auteur de la « Loi relative aux droits des malades et à la fin de vie », il y a « de toute évidence un parti pris idéologique » dans les dernières conclusions de la mission parlementaire.

Interrogé au micro de RCF, le cardiologue de formation n’a pas masqué ses craintes et son opposition aux évolutions actuelles de la loi de Bioéthique.

Selon lui, il est important de se poser une première question quand on touche à cette loi : « Qu’est-ce que le débat bioéthique ? »

« Est-ce que ce qui est scientifiquement possible est humainement souhaitable ? La réponse est évidemment non. La technique va vite, la science fait des progrès extraordinaires. L’homme doit avoir la sagesse de savoir qu’est ce qu’il applique et qu’est ce qu’il n’applique pas. »

Et si la conception française de la bioéthique est toujours « L’humain avant tout », la question centrale devrait être :

« Est-ce que c’est bien pour l’humain ou est ce que ce n’est pas bien pour l’humain ? »

Concernant la PMA, Jean Leonetti rappelle que les citoyens français ont majoritairement répondu « Non à la PMA pour toutes et à la GPA ». Il craint par ailleurs que l’extension de la PMA, ne soit qu’une étape supplémentaire vers la GPA, puis à la levée de l’anonymat et de la gratuité des dons, qui aboutirait inéluctablement de proche en proche, à la marchandisation de l’humain.

Et les craintes ne sont pas moins vives quand il s’agit de la libéralisation de la recherche sur l’embryon. La proposition 19 envisage par exemple de lever l’interdiction portant sur « la création d’embryons transgéniques afin de favoriser la recherche scientifique ».

Pour le Numéro 2 des Républicains, si les portes continuent à s’ouvrir, deux effets seraient à craindre :

- Un effet domino : Les limites seraient sans cesse repoussées sans qu’une ligne infranchissable ne soit jamais fixée.

- Un effet mikado : Chaque élément bougé entraînant le mouvement d’un autre.

« Cette vision de l’inéluctable application de toute technique, est contraire à l’esprit humaniste de la bioéthique en France. »

Finalement une autre question très simple est posée par Jean Leonetti au sujet de la médecine :

« Est-elle appelée à réparer les pathologies ou répondre à tous les désirs ? »

H.L.

Consulter l’ensemble des 60 propositions de révision de la loi relative à la bioéthique en suivant ce lien.


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