Brésil : Un pasteur pentecôtiste condamné à 18 ans de prison pour incitation à la haine antisémite

shutterstock_1326836924.jpg

Tupirani da Hora Lores, pasteur d’une église pentecôtiste à Rio au Brésil, a été condamné à 18 ans et six mois de prison pour incitation à la haine antisémite. Le pasteur avait été filmé il y a deux ans en train de prier pour qu’un second Holocauste ait lieu. 

Cette histoire a fait la une des journaux brésiliens la semaine dernière. Jeudi 30 juin, le pasteur Tupirani da Hora Lores qui dirige l’église pentecôtiste de la génération Jésus-Christ à Rio de Janeiro, a été condamné à 18 ans et six mois de prison pour incitation à la haine antisémite.

Dans un prêche filmé il y a deux ans, on voit le pasteur  prier pour un second holocauste. « Massacre les Juifs, Seigneur, frappe-les avec ton épée, car ils ont quitté Dieu, ils ont quitté les nations », déclarait-il dans cette prière. On entend en fond les fidèles répéter ses paroles avec ferveur.

« Ils se sont arrangés, sont allés avec des prostituées, et quand on leur a dit de se repentir, ils ont dit qu’ils le feraient mais ils ont menti. Dieu, ce que tu as fait pendant la Seconde Guerre mondiale, tu dois le refaire, c’est ce que nous te demandons dans nos prières : justice, justice, justice ! », poursuivait-il.

Pour Ricardo Sidi, directeur juridique de la Confédération israélite brésilienne, qui a agi en tant qu’assistant du parquet, cette condamnation est un moment « historique » dans la lutte contre l’antisémitisme.

« C’est la peine la plus lourde appliquée au Brésil pour ce type de crime, ce qui contribuera à inhiber cette pratique odieuse », a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par la Jewish Telegraph Agency.

Andrea Vainer, également membre de l’équipe juridique de la Confédération israélite brésilienne, estime que la condamnation de l’accusée « est proportionnelle à sa dangerosité », soulignant la gravité de cette affaire.

Tupirani da Hora Lores est incarcéré depuis son arrestation en février dernier par la police fédérale. Lors du jugement rendu jeudi, la juge Valéria Caldi Magalhães, du 8e Tribunal pénal fédéral de Rio de Janeiro, a déclaré que « le prévenu a utilisé sa condition de pasteur d’une communauté religieuse pour commettre le crime, ce qui augmente la possibilité d’inciter les fidèles à agir de la même manière ».

« Les circonstances du crime sont graves car la violence du discours est répétée avec la mention du massacre des juifs, un massacre que, selon l’accusé, ‘ils méritent' », a-t-elle ajouté.

Camille Westphal Perrier 


Articles récents >

Résumé des actualités du 19 avril 2024

outlined-grey clock icon

Les nouvelles récentes >