Chrétiens et musulmans condamnent le massacre de l’église d’Owo au Nigeria

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[MAJ : L’Agence Fides rapporte que « l’Agence nationale de gestion des urgences fait état de 22 morts et de 50 blessés » et non pas « au moins 50 victimes » comme précédemment annoncé.] Des leaders religieux chrétiens et musulmans ont condamné l’attaque sanglante qui a fait au moins 50 morts dimanche dans l’église Saint-François d’Owo au Nigeria. 

Dimanche 5 juin, alors que les fidèles étaient rassemblés pour célébrer la Pentecôte à l’église Saint-François d’Owo, dans l’État d’Ondo, au Nigeria des hommes armés ont perpétré un massacre dans le lieu de culte, tuant au moins 50 personnes.

Selon les sources de l’Agence Fides, le bilan des morts et des blessés est toutefois « encore difficile à établir ».

Un « acte d’agression totalement gratuit » fermement condamné par l’association islamique Muslim Rights Concern (MURIC) qu’elle qualifie « d’inhumain, odieux et horrible ». L’organisation demande l’arrestation « immédiate » des agresseurs.

MURIC met en garde les mosquées et les églises contre ce type d’attaques affirmant qu’elles pourraient se multiplier dans la région, car c’est ainsi qu’elles ont « commencé dans le Nord ». L’association islamique estime également qu’il s’agit d’une « preuve indubitable de l’existence de Boko Haram dans le sud-ouest après leur pénétration dans les États du Niger et de Kogi ».

« Nous demandons donc la protection de toutes les églises et mosquées de la région. »

Le président de la Conférence des Évêques catholiques du Nigeria (CBCN), Mgr Lucius Ugorji, qui a fait part de son « choc » et de sa « tristesse », a également condamné cette « attaque sanglante » perpétrée dans la « Maison de Dieu ».

« Aucun endroit ne semble à nouveau sûr dans notre pays ; pas même l’enceinte sacrée d’une église. Nous condamnons dans les termes les plus forts l’effusion de sang innocent dans la Maison de Dieu. »

L’archevêque émérite du diocèse d’Abuja, le cardinal John Onaiyekan s’est confié à Vatican News à la suite du drame, il affirme dénoncer depuis des années la violence perpétrée dans le pays à l’égard des « communautés chrétiennes ou non ».

« Quand vous attaquez une église un dimanche, vous ne pouvez pas empêcher les gens de penser qu’ils sont ciblés parce qu’ils sont chrétiens », continue le cardinal qui estime que cela « n’aide en rien les efforts que les chrétiens et les musulmans font pour maintenir des bonnes relations au Nigeria ».

« Les chrétiens comme les musulmans doivent se serrer les coudes et faire face à ces criminels », conclut-il.

La Salle de presse du Saint-Siège a indiqué dimanche que le pape François avait « appris l’attaque de l’église d’Ondo, au Nigeria, et la mort de dizaines de fidèles, dont de nombreux enfants ».

« Alors que les détails de l’incident sont en train d’être clarifiés, le pape François prie pour les victimes et pour le pays, douloureusement touchés en un moment de célébration, et les confie au Seigneur, afin qu’il envoie son Esprit pour les consoler », peut on lire dans le communiqué.

Camille Westphal Perrier

Crédit image : Creative Commons / Wikimedia

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