
Alors que la deuxième vague de Covid-19 frappe la Zambie et que le gouvernement encourage le port du masque, jusqu’à présent peu respecté par la population, les évêques du pays s’inquiètent de la progression du virus.
Dans une déclaration conjointe publiée le 28 janvier dernier et transmise à l’Agence Fides, la Conférence épiscopale de Zambie s’est adressé à tous les religieux ainsi qu’aux membres du clergé pour les encourager à la plus grande prudence et à l’unité dans la lutte contre le virus.
« Dans la lutte contre le Covid-19, nous exhortons tous les zambiens, indépendamment de leur appartenance sociale, culturelle, religieuse et politique, à mettre de coté leurs différences et à s’unir pour un objectif commun. »
Les évêques exhortent la population à respecter les mesures de distanciation sociale et à faire des tests régulièrement.
« Il faut agir de manière responsable, toujours et partout, être gardiens l’un de l’autre et faire périodiquement le test. En outre, les fidèles laïcs doivent protéger leurs prêtres et tous les opérateurs pastoraux en observant rigoureusement les mesures préventives qui sont parfois violées. »
La Zambie, qui a du mal à convaincre sa population de respecter ces mesures, a lancé samedi 6 février une initiative en collaboration avec les Nations unies intitulée « Mask up Zambia », pour encourager le port du masque en prévention. Selon le ministre de la santé, Jonas Chanda, l’augmentation des cas de Covid-19 reflète le faible respect des mesures mises en place pour réduire la transmission du virus.
« Les gens voyagent quotidiennement dans des bus bondés sur des itinéraires locaux et sur de longues distances, et c’est à peine si on y voit un masque. Nous avons aussi vu des écoliers enlever leurs masques dès qu’ils quittaient l’enceinte de leur école, et des adultes faisant des achats dès qu’ils sortent des centres commerciaux ou des marchés. »
« Ce n’est pas le moment de se relaxer », affirme la Conférence épiscopale des évêques, faisant écho à l’incitation du ministre de la santé.
« Nous exhortons notre population à éviter de célébrer les obsèques sans suivre les normes de santé publique qui comprennent également la réduction du nombre des participants. Nous adressons un appel fervent à nos responsables, au-delà des différences politiques, afin qu’ils soient conscients des risques associés aux réunions politiques. Ce n’est qu’en collaborant tous ensemble qu’il sera possible de remporter cette bataille. »
Des mises en garde qui semblent plus que jamais nécessaires alors que le Financial Times rapporte qu’une étude menée dans une morgue zambienne suggère que les décès dus au virus ont probablement été sous-dénombrés. À la fois dans le pays et par extension en Afrique, « remettant en question l’idée que le continent a évité les pires effets de la pandémie ».
Camille Westphal Perrier