D'anciens missionnaires américains se suicident en famille
Un couple d’anciens missionnaires s’est joint à sa fille dans un pacte mortel après que cette dernière, spirituellement très exaltée, eut décidé de se suicider.
La jeune femme était notamment convaincue d’être une menace pour un gouvernement fantôme dirigé, selon elle, par Donald Trump. Sur les lieux de la scène macabre, les policiers ont trouvé des notes indiquant que la famille très religieuse, mais renfermée sur elle-même et souffrant de troubles mentaux, avait pensé agir bibliquement.
C’est le 25 janvier que, prévenue par les voisins, la police de West Manchester, en Pennsylvanie, a découvert les cadavres de la famille Daub dans leur arrière-cour. Les corps de Morgan (26 ans), et ses parents Deborah (59 ans) et James (61 ans), deux anciens missionnaires en Éthiopie, portaient des marques de blessures par balles à la tête. Tous les trois avaient mis des protections auditives pour réduire le son des coups de feu. Les policiers ont trouvé des notes dans la maison indiquant l’ordre des décès. Près de la dépouille de Morgan se trouvait une épée portant l’inscription "L’épée du Seigneur".
Une lettre révèle que James était d’abord réticent à se suicider mais a suivi sa famille, à contrecœur. D’après les notes laissées aux policiers, le père indique qu’il n’a pas eu le courage de se tuer lui-même : "Avec deux armes seulement et moi qui tremblais, c’est mon épouse Debbie qui a appuyé sur la détente pour moi." De son côté, sa femme a écrit : "J’étais trop faible, alors ma famille a pressé sur la détente pour moi." Les enquêteurs ont enregistré deux meurtres et un suicide.
Selon la police, les notes trouvées sur place témoignent que la fille souffrait d’insupportables hallucinations auditives à l’origine de sa décision. Les trois membres de la famille souffraient à "différents degrés de maladie mentale" indique l’enquête.
Un pacte se référant à la Bible et fondé sur la paranoïa de la fille
Selon les mots laissés par les défunts, le projet aurait commencé à être élaboré neuf mois auparavant. Une lettre d’avril 2022, écrite par Deborah, dit que Morgan avait choisi la date à laquelle elles mourraient, en citant un passage de la Bible où la mère du futur prophète Samuel consacre son enfant à Dieu après avoir prié pour tomber enceinte (1 Samuel, chapitre 1, versets 24-28). Le père n’était, semble-t-il, alors pas au courant du pacte entre son épouse et leur fille, a déclaré la police pour qui "la lettre se lit comme si elles pensaient que James leur survivrait." Il a choisi de rejoindre le pacte après l’avoir découvert.
La veille de sa mort, Morgan avait posté une vidéo dans laquelle elle disait : "Suivez-moi comme je suis Jésus !" La jeune femme qui avait vécu protégée et suivi des cours en ligne à l’université du Messie avant d’y assister en présentiel la dernière année, possédait une chaîne Youtube sous le pseudonyme "Lioness Arising" (La lionne se lève), révélatrice de ses troubles psychologiques.
Celle qui admirait l’ancien président Trump avait publié en septembre une vidéo intitulée "Potentielles violations des droits de l’homme… par l’armée américaine ! Que la lumière soit !" dans laquelle elle se présentait comme "une menace indescriptible pour l’ensemble de l’establishment, qui inclut désormais Donald Trump". Selon elle, ce dernier et son conseil consultatif spirituel dirigeaient réellement le pays. Elle se présentait également comme une cible de choix pour le diable et l’Antéchrist.
La famille avait en outre indiqué avoir sédaté le chien afin qu’il ne morde pas les policiers et laissé des indications à la parenté quant à sa prise en charge.
Choqués, les voisins décrivent une famille autrefois extravertie et connue pour ses fêtes d’Halloween dans son garage avant de s’isoler. L’un d’eux dit avoir reçu des conseils spirituels et des prières de la famille.
Jean Sarpédon
