Découverte d’inscriptions dans une église de l’époque byzantine en Israël

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Près du lac de Tibériade se trouvait une ville d’origine grecque surplombant la mer de Galilée, Hippos, aujourd’hui site archéologique où l’on trouve notamment des traces d’une présence chrétienne jusque vers le début du IVe siècle après Jésus-Christ. Les chercheurs viennent d’y découvrir des inscriptions dans une petite église de quartier qui donnent un aperçu un peu plus précis de la vie religieuse locale dans l’Antiquité tardive.

Abandonnée après sa destruction par un tremblement de terre en 749, Hippos avait vu se répandre le christianisme dans ses rues et maisons sous la domination romaine succédant à la grecque. C’est sous le règne de Constantin Ier, premier empereur romain chrétien, que la cité grecque de Constantinople, nouvelle capitale de l’empire, a vu le christianisme se répandre à Hippos où il avait été jusque-là discret.

Des noms d’habitants de la ville et des indications sur la maîtrise du grec

Les archéologues ont révélé fin novembre avoir trouvé des inscriptions lors de fouilles cet été dans le Martyrion de Théodoros, l’une des sept églises à ce jour découvertes. Ils nettoyaient des mosaïques marquées par le temps et la suie quand ils ont remarqué ce qui semblait être un texte.

« Soudain, deux lignes noires concentriques ont surgi devant le portail principal de l’église, nous avons compris qu’il y avait probablement là une inscription », témoigne Jessica Rentz, doctorante à l’université catholique d’Amérique. Sept inscriptions ont été trouvées, en comptant les quatre dernières, un nombre incroyable selon le docteur Arleta Kowalewska, codirectrice du projet d’excavation à Hippos.

Ces inscriptions ont notamment la particularité d’indiquer des noms de personnes de la ville, une découverte rare selon les archéologues. L’une d’elles, qui apparaît sur une mosaïque placée bien en évidence dans le hall d’entrée de l’église, révèle le nom de Megas, le « très saint évêque », qui a parrainé la mosaïque principale » pour le repos paisible d’Eusebiοs et Iobiοs, ses frères, en l’an 620″. Il ne s’agit cependant pas d’une année de notre ère, car les habitants d’Hippos comptaient les dates à partir de l’enregistrement de la victoire du général romain Pompée sur les Hasmonéens en 64 avant J.-C. La mosaïque a donc été posée en 556.

L’une des inscriptions dans la chapelle latérale indique : « Offrande en faveur du salut et du secours pour Uranie et Théodoros. Seigneur Dieu, accepte ! Amen ! Au temps de l’indiction 4 et de l’an 619 ». L’indiction était une période fiscale romaine de 15 ans. Il semble que le couple ait choisi cette chapelle privée dans l’église pour son dernier séjour terrestre.

Les différentes inscriptions comprennent des fautes d’orthographe et de grammaire indiquant que le grec, n’était plus une langue largement parlée dans la ville, comme l’avait déjà révélé la découverte de trois inscriptions dans le bâtiment en 2019. Cependant, elle restait la langue de l’Église, ce qui explique qu’elle ait été utilisée dans ce contexte.

Jean Sarpédon

Crédit image : Creative Commons / Wikimedia

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