Des baptistes de Caroline du Nord accueillent des réfugiés afrikaners au nom de l’Évangile, malgré leur désaccord avec Trump

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Alors que la décision de Donald Trump d’accueillir des réfugiés afrikaners d’Afrique du Sud continue de faire polémique, notamment au sein de certaines Églises américaines, une organisation baptiste de Caroline du Nord a finalement choisi de répondre à cet appel "au nom de l’Évangile".

Welcome House Raleigh (WHR) une œuvre du Cooperative Baptist Fellowship (CBF), s’est engagée dans l’accompagnement de trois Afrikaners récemment arrivés aux États-Unis. Selon le Christian Post, le révérend Marc Wyatt, fondateur et directeur de WHR, a confirmé que son équipe aidait un couple marié et un adulte seul, avec la possibilité que d’autres suivent.

Cette aide aux Afrikaners intervient alors que le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a récemment signé une loi permettant l’expropriation sans compensation, ce que Donald Trump a vivement critiqué, accusant le gouvernement sud-africain de mener des politiques anti-blanches. Ainsi, une cinquantaine d'Afrikaners, descendants des premiers colons européens à la pointe de l'Afrique, ont atterri mi-mai à Washington, à l'invitation du président républicain, qui justifie leur accueil par leur "situation terrible".

Une initiative qui a soulevé l’indignation de nombreuses ONG et Églises, qui dénoncent une politique migratoire à deux vitesses alors que l'administration Trump a drastiquement limité l’accueil de réfugiés venant d’autres zones de conflit. L’Église épiscopalienne, par exemple, a mis fin à sa collaboration avec le gouvernement fédéral pour le programme de réinstallation des réfugiés, refusant de soutenir un projet qu’elle juge discriminatoire.

"Il est douloureux de voir un groupe choisi de manière inhabituelle recevoir un traitement de faveur par rapport à tant d’autres laissés pour compte dans des camps", a notamment écrit l’évêque Sean Rowe dans une lettre il y a quelques jours pour expliquer cette décision. 

Un "mandat de l'Évangile"

Marc Wyatt estime que, selon ses critères, ces personnes ne remplissent effectivement pas pleinement la définition habituelle de réfugiés. Mais, rapporte le Christian post, il a décidé d’agir malgré ses divergences politiques avec l’administration Trump.

"Nous avons prié, médité les Écritures, et nous avons senti que notre mandat allait au-delà des positions politiques ou morales", a déclaré Wyatt.

"Pour nous, c’est un mandat de l’Évangile. Le Bon Samaritain ne choisit pas qui mérite son aide."

"Nous ne pensons pas que le Saint-Esprit nous accorde une clause d’exemption qui nous permettrait de refuser l’hospitalité à un voisin, même s’il est controversé", a-t-il poursuivi. 

Les baptistes de Caroline du Nord affirment agir avant tout par fidélité à l’appel de l’Évangile.

"La Bible ne nous donne pas le droit de choisir qui mérite notre aide. Ce n’est pas une déclaration politique, c’est un acte de foi."

Camille Westphal Perrier

Crédit image : Shutterstock / Alexander Lukatskiy

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