Dix chrétiens tués au Mozambique en raison de leur foi lors d'attaques djihadistes

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Entre le 13 et le 15 novembre dernier, dix chrétiens ont été tués dans le nord du Mozambique lors d’attaques djihadistes coordonnées a révélé l'ONG Portes Ouvertes le 15 décembre. C’est au total près d’une centaine de croyants qui ont perdu la vie en raison de leur foi depuis le début de l’année.

"Votre foi (chrétienne) vous met comme une cible dans le dos."

Dans les villes de Memba, Chipene et Lúrio au nord du Mozambique, dix chrétiens ont été tués lors d’attaques djihadistes coordonnées entre le 13 et le 15 novembre dernier, rapporte l’ONG de Défenses des Chrétiens Persécutés Portes Ouvertes, dans un communiqué publié le 15 décembre. Près de 72 000 personnes ont fui leur domicile pour échapper aux assaillants, ajoute l'organisation.

Les terroristes ont également installé le drapeau de l’État Islamique sur le toit des mosquées de la ville.

En octobre dernier, au moins vingt chrétiens ont été assassinés et des églises brûlées dans le village à majorité chrétienne de Napala. D'autres attaques ont coûté la vie à une cinquantaine de croyants depuis le début de l'année.

Le point commun entre toutes ces exactions est leur brutalité "inouïe" témoigne l’ONG. À Napala, quatre femmes âgées ont eété ligotées puis brûlées vives. Dans la récente attaque de novembre, un pasteur a déclaré à l’organisation : "Ils m’auraient tué s’ils m’avaient trouvé." 

Se convertir, payer ou mourir

"Nous sommes très inquiets de la détérioration de la situation dans le nord du Mozambique", a déclaré un porte-parole pour Portes Ouvertes en Afrique Subsaharienne. Il a notamment souligné la "situation humanitaire désastreuse" en raison des déplacements massifs des populations, mais aussi "l’impact spirituel" de ces attaques sur les chrétiens et les responsables d’église.

"Nous réclamons du gouvernement du Mozambique qu’il fasse tout ce qui est en son pouvoir pour protéger les communautés vulnérables dans le nord du pays et qu’il restaure la loi et l’ordre."

Dans un récent document rendu public, l’État islamique s'était réjoui des "victoires" du jihad (la guerre sainte islamique NDLR) au Mozambique et dans l’est de la République démocratique du Congo. Aux chrétiens sur place, le groupe terroriste leur a donné trois options :

"Si les chrétiens d’Afrique souhaitent être en sécurité et échapper aux massacres, ils doivent savoir que notre islam pur leur accorde trois choix : se convertir à l’islam, payer la jizya, ou mourir."

Déjà l’année dernière, un porte-parole de cette organisation avait lancé une campagne intitulée "Tuez-les où vous les trouvez". Des violences ciblant les chrétiens avaient ensuite été recensées.

"Au Mozambique, nous, chrétiens, sommes la cible de nombreuses persécutions, de nombreux croyants sont violés, tués, plusieurs églises et maisons sont détruites", s'est insurgé un responsable d'église.

Le pays est classé 37e dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2025 de l’ONG Portes Ouvertes. Sur place, un groupe proche de l’État islamique a profité du départ de l’armée régulière pour "tenter d’imposer un califat islamique". 

"Dans le Nord, des extrémistes islamiques veulent imposer leur interprétation de la charia, tuant ou kidnappant les chrétiens et attaquant les églises. Les convertis d’arrière-plan musulman cachent leur foi."

Mélanie Boukorras

Crédit image : Portes Ouvertes (Les déplacés internes vivent dans des conditions humanitaires préoccupantes, photo d’illustration)

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