Éducation : Édouard Geffray réaffirme sa fermeté contre la prière et pour l’enseignement de la sexualité
Le ministre de l'Éducation Édouard Geffray s'est montré ferme mardi 4 novembre sur l'interdiction de la prière en classe et l'application des nouveaux programmes d'Éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars), en réponse à des propos récents du secrétaire général de l'enseignement catholique.
"Lorsque l'État paie un professeur, il le paie pour enseigner. Ça me semble l'évidence. Donc une minute payée par l'État, c’est une minute d'enseignement, ça ne sert pas à autre chose. Et donc je ne vois pas comment sur un temps d'enseignement, on pourrait faire une prière", a déclaré M. Geffray, lors d'une audition devant la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée nationale.
"J'aurai cette même clarté, parce qu'une fois encore, elle me semble évidente, et juridiquement et en bon sens, avec le Secrétaire général de l’enseignement catholique, que je dois rencontrer prochainement", a-t-il ajouté.
Le nouveau secrétaire général de l'Enseignement catholique Guillaume Prévost s'était attiré des critiques après des déclarations en septembre en faveur de la prière en classe et d'une éducation à la sexualité spécifique dans ses établissements. Il avait défendu la possibilité pour les enseignants de prier avec leurs élèves en classe, estimant qu'ils en "ont parfaitement le droit, parce que c'est leur liberté pédagogique et leur liberté de conscience".
Le ministère de l'Éducation avait alors souligné que la prière est "contraire à la loi" si elle "est imposée". Et que si elle est facultative, "le temps de prière est considéré comme un enseignement religieux et ne peut pas empiéter sur le temps des cours".
Au sujet du nouveau programme d'Éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, mis en place en cette rentrée, M. Geffray a indiqué avoir aussi une réponse "en loi et en bon sens". "Un programme, c'est un programme, c'est obligatoire partout. Ce n'est ni discutable, ni négociable, ni amendable. On ne fait pas son marché dans un programme, on ne commence pas à dire je le fais, je ne le fais pas, etc".
"Je ne suis pas inquiet en réalité sur la capacité de l'institution à mettre en œuvre. Je veux m'assurer que ce soit partout. Et j'ai bien dit partout", a-t-il souligné.
Guillaume Prévost avait assuré lors de sa conférence de presse de rentrée que l'Enseignement catholique mettrait en œuvre ce programme, mais avait défendu la possibilité d'avoir un "projet de réseau" spécifique sur le sujet.
La Rédaction avec AFP