La dernière trêve internationale a été le témoin d’un des plus grands exploits du football moderne. En effet, l’île de Curaçao, située au large du Venezuela, a vu son équipe nationale se qualifier pour la prochaine coupe du monde, qui se disputera aux USA l’été prochain (11 juin au 19 juillet 2026) !
Si ce petit pays ne compte que 156 000 habitants, il est tout simplement devenu le moins peuplé de l’histoire à se qualifier pour cette compétition ! Une performance que sa sélection doit à un magnifique parcours lors des matchs de qualifications de la zone CONCACAF où elle a devancé des équipes plus expérimentées comme la Jamaïque ou Trinidad et Tobago.
Or, son impact va bien au-delà de ces seules performances sportives. En effet, la foi et l’unité des joueurs de la sélection ont été des atouts de choix dans leur parcours ; des valeurs que symbolise parfaitement un de ses joueurs phares : Kenji Gorré. L’ailier du Maccabi Haïfa (Israël), né aux Pays-Bas et qui a grandi en Angleterre, est en effet l’une des figures de proue de la sélection nationale de Curaçao. Âgé de 31 ans, il a connu sa première sélection en Juin 2019 lors de la Gold Cup - équivalent du Championnat d’Europe des Nations en Amérique du Nord et en Amérique Centrale - et, depuis, son influence dans sa sélection n’a cessé de grandir. Par ses qualités de footballeur mais aussi par sa foi chrétienne.
Des épreuves qui forgent le caractère
En 2020, dans le podcast “Giving The Game Away”, Kenji Gorré expliquait comment il était venu au christianisme. En 2013, il avait vu son monde s’écrouler lorsque le célèbre coach Sir Alex Ferguson lui annonça qu’il ne signerait pas de contrat professionnel à Manchester United, son club formateur.
À l’époque, son identité se trouvait dans le football et cette occasion manquée lui fit perdre la tête… Colère envers ses proches, addictions aux paris sportifs… Malgré un rebond l’année suivante avec un premier contrat professionnel signé à Swansea City, il subit divers prêts dans des clubs mineurs aux Pays-Bas et en Angleterre…
Un destin qui ne le réconforta que très peu :
"À ce moment-là, ils m’ont juste permis de comprendre que le foot me permettrait de gagner ma vie… Il fallait bien que je ramène quelque chose sur la table !".
Loin de son rêve de gloire, il se faisait violence afin de devenir "un homme enfin responsable"."
Le chemin vers DIeu se précise
Par la suite, Kenji révéla que ce fut le décès de son cousin, en 2018, qui le mena au déclic, en le poussant à chercher Dieu. Face à ce membre de sa famille qu’il considérait comme son modèle, et qui luttait contre le cancer, le jeune footballeur expérimenta un moment unique où, au chevet de son cousin, il réalisa que ce dernier était présent physiquement mais que son esprit était déjà parti.
Avec son épouse Izabella, ils se lancèrent alors en quête de réponses à partir de l'Évangile, et trouvèrent les réponses qu'ils cherchaient. C’est ainsi qu’à 22 ans, Kenji donna une direction particulière à sa vie en la scellant à Jésus-Christ. Un choix qui modifiera tous ses schémas de vie… Et même ses choix de destination lors des mercatos !
Par exemple, ce fut guidé par Dieu qu’il se dirigea vers le championnat portugais la saison suivante, au Nacional Madeira.
"Le Saint-Esprit me disait que c’était ici que je devais être. En me baladant sur la promenade (à Madère), je disais à mon père que c’était là que je devais être et lui-même confirmait cela. J’ai appelé le président de Swansea City pour lui demander s’il pouvait me libérer afin de signer au Nacional et ce dernier m’a remercié pour ma contribution au club pendant cinq ans et s’est réjoui de me voir démarrer ce nouveau chapitre de ma vie. J’ai remercié Dieu de me permettre de partir. C’est également à ce moment-là que je me suis promis de ne plus être seulement le meilleur footballeur, je me suis également promis d’être le meilleur coéquipier, frère, gestionnaire financier possible car je voyais autour de moi des joueurs qui étaient très bons sur le terrain mais leurs relations et leurs finances étaient désastreuses."
Bien dans son corps, son âme et son esprit ! Sur la base de ce constat et de cette expérience, Kenji Gorré décida également de bâtir une communauté où la santé mentale des footballeurs était une priorité.
Le tout pour un rendez-vous avec l’histoire ! Sept ans plus tard, c’est en partie avec le Curaçao qu’il récolte sur le terrain les fruits de ce qu’il a semé en dehors. Avec un savant mélange de jeunesse et d’expérience, cette sélection est composée essentiellement de joueurs formés aux Pays-Bas comme lui. Si son sélectionneur, l’expérimenté neerlandais Dick Advocaat y est aussi pour beaucoup dans cet exploit, c’est tout un groupe qui en a été l’acteur majeur. Indisponible pour le dernier match qualificatif face à la Jamaïque (0-0), l’entraîneur a ainsi été remplacé par intérim par le père de Kenji, qui a assuré la mission avec brio !
À l’issue de cette rencontre, le staff et les joueurs se sont réunis au centre du terrain afin de prier et reprendre des chants de louange. Un effet Kenji Gorré ? Sans en être le capitaine, le joueur est devenu un des sages de sa sélection nationale.
Un destin unique dont il nous tarde déjà de conter le prochain chapitre aux États-Unis, l’été prochain. Placé dans un groupe relevé avec l’Allemagne, la Côte d’Ivoire et l’Équateur, l’exploit en serait encore plus beau.
La Rédaction de Plus Que Sportifs