En Finlande, la politicienne chrétienne Päivi Räsänen de retour devant le tribunal pour "incitation à la haine"

En Finlande, la politicienne chrétienne Päivi Räsänen de retour devant le tribunal pour "incitation à la haine"

La députée finlandaise chrétienne Päivi Räsänen a comparu devant la cour d'appel d'Helsinki le 31 août pour "incitation à la haine" envers la communauté LGBT. Acquittée pour les mêmes accusations il y a plus d'un an, elle était de retour devant le tribunal à la demande du procureur de la République. 

Le 30 mars 2022, le tribunal de district d’Helsinki avait rejeté toutes les charges qui pesaient contre Päivi Räsänen ainsi que contre l'évêque Juhana Pohjola du diocèse missionnaire évangélique luthérien de Finlande. 

La députée finlandaise était accusée "d'incitation à la haine" pour avoir partagé ses opinions religieuses sur le mariage et l’éthique sexuelle sur X (ancien Twitter) en 2019, lors d'un débat radiophonique et dans un pamphlet publié en 2004. L'évêque était lui poursuivi pour avoir publié l'ouvrage rédigé par Päivi Räsänen pour sa congrégation. 

Le verdict indiquait qu'il "n'appartient pas au tribunal de district d’interpréter les concepts bibliques". Une décision à laquelle le procureur de la République a fait appel en avril 2022

L'audience en appel a eu lieu jeudi 31 août. L'association de défense des droits humains ADF International rapporte que l'accusation s'est concentrée sur le livre écrit par la députée il y a près de 20 ans, dénonçant un contenu "insultant". Le procureur a notamment affirmé que l'utilisation du mot "péché" dans l'ouvrage de Päivi Räsänen était "dégradant". 

"Vous pouvez citer la Bible, mais ce sont l'interprétation et l'opinion de Räsänen sur les versets bibliques qui sont criminelles", a-t-il ajouté. 

Selon le Christian Post, le directeur exécutif d'ADF International, Paul Coleman, était présent au tribunal pour soutenir les accusés. Il a dénoncé le positionnement de l'accusation évoquant une "criminalisation du discours" qui "met fin à d'importants débats publics et met en danger la démocratie".

"Des cas comme celui de Päivi créent une culture de peur et de censure et sont de plus en plus courants dans le monde. Nous espérons que la Cour d’appel d’Helsinki respectera le droit fondamental à la liberté d’expression et innocentera Päivi Räsänen de ces accusations infondées."

Une déclaration qui fait écho à celle publiée par l'Alliance évangélique européenne (EEA) en mai 2021 à l'intention du gouvernement finlandais à propos de cette affaire. L'EAA avait notamment déclaré défendre la liberté de religion et de croyance ainsi que la liberté d’expression pour tous, affirmant que ces droits humains sont les "piliers vitaux de la démocratie". 

De son côté, Päivi Räsänen estimant que "tout le monde devrait pouvoir partager ses convictions sans craindre la censure des autorités de l'État", a déclaré qu'elle "resterait fidèle" avec l'aide de Dieu.

Le verdict final est attendu le 30 novembre prochain. 

Camille Westphal Perrier

Crédit image : Creative Commons / Wikimedia

 


Dans la rubrique International >



Les nouvelles récentes >