En RDC, un prêtre témoigne : « L’impression que le malheur est devenu notre pain quotidien »

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Le village de Kabasha, au Nord-Kivu en RDC, a été attaqué par des membres présumés des Forces démocratiques alliées (ADF).

Roger Malengera est prêtre du diocèse de Butembo-Beni, en République démocratique du Congo. Il est prêtre sortant de la paroisse de Maboya, village qui a subi un « massacre » dans la nuit du 19 au 20 octobre derniers. Il témoigne auprès de Vatican News de la violence qui a frappé le village de Kabasha, situé dans la province congolaise du Nord-Kivu, a 13 kilomètres de Maboya.

« Les bandits sont venus comme d’habitude. Ils étaient armés. C’était vers 1h00 du matin. Ils ont commencé par attaquer le poste de la police. Ils ont ensuite commencé à tirer des balles partout à Kabasha, à forcer des portes et piller tout ce qu’il y a comme boutiques et pharmacies. »

Les bandits dont parle le prêtre sont des membres présumés des Forces démocratiques alliées (ADF).

« Comme si cela ne suffisait pas », poursuit-il, « ils sont descendus au Centre de santé protestant CBCA, Communauté Baptiste au Centre d’Afrique, ils ont brûlé la structure: salle d’opération, maternité, etc… comme à Maboya. Ils ont tout saccagé, puis ils ont pris la fuite et kidnappé une cinquantaine de personnes, dont le médecin du centre hospitalier ».

Un témoin raconte l’horreur. Ses propos sont repris par International Christian Concern.

« Nous avons été réveillés au milieu de la nuit par des coups de feu déchirant l’air et des gens hurlant. Nous n’avons pas hésité. Nous avons quitté la maison et nous nous sommes cachés dans les buissons, espérant qu’ils ne nous trouveraient pas. L’attaque a duré près d’une heure pendant laquelle les rebelles saccageaient les magasins et le centre de santé et y mettaient le feu. Ils ont également incendié des véhicules. »

« Nous sommes restés en prière après avoir appris qu’une attaque se produisait, et nous espérions que Dieu les empêcherait de poursuivre leur mission diabolique », raconte un pasteur.

La police est à la recherche des assaillants. Le prêtre, quant à lui, déplore la récurrence du drame, « l’impression que le malheur est devenu notre pain quotidien ».

« C’est une histoire qui date de plus de 8 ans, ce sont les mêmes bandits, présumés ADF qui ont le même mode opératoire : brûler, kidnapper, tuer, incendier et puis ils s’infiltrent dans la nature, vers le Graben, dans le parc de Virunga. Ils fuient au pied de la montagne Ruwenzori. (...) On est en train de nous tuer à petit feu. »

Pourtant, le prêtre garde sa foi ferme. « Le mal ne triomphera pas toujours », affirme-t-il avant d’ajouter, « Dieu est là, un jour l’ennemi sera dérouté ».

M.C.

Crédit image : Shutterstock/ MattiaATH

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