
Alors que le pays d’Afrique de l’est se prépare à des élections en octobre, les autorités tanzaniennes ont radié une église appartenant à un membre du Parlement. Plus tôt, lors d’un sermon, Josephat Gwajima avait accusé le gouvernement de violations des droits de l'homme.
Période électorale tendue en Tanzanie. La présidente Samia Suluhu brigue un second mandat après son élection en 2020, et n’hésite pas à sortir les grands moyens pour écarter les voix dissidentes.
Nouvelle victime de cette campagne électorale : Josephat Gwajima et son église Glory of Christ. Selon l’agence AP, le bureau d'enregistrement des sociétés de Tanzanie a écrit une lettre pour annuler l'enregistrement de l'église de Josephat Gwajima.
En effet, selon les autorités nationales, les sermons tenus par le député sont contraires aux règles de conduite acceptables pour les organisations religieuses. Des centaines de personnes se sont rassemblées pour protester contre l'annonce de la fermeture de l'église, provoquant l’intervention des forces de police dans un des quartiers de la capitale commerciale, Dar es Salaam.
Mais celui qui est également pasteur ne compte pas se taire. Avant cette radiation, il avait a accusé le gouvernement pour ce qu'il a qualifié de détentions et de disparitions forcées, appelant ses fidèles à la prudence. Quelques jours auparavant, un militant kenyan et son homologue ougandais avaient accusé la police tanzanienne de les avoir torturés après les avoir arrêtés avant le procès pour trahison du leader de l'opposition Tundu Lissu.
Le député vient pourtant du même parti que la présidente Samia Suluhu, le Chama cha Mapinduzi (CCM) qui règne sur le pays depuis 1990.
Samia Hassan a été accusée de faire taire ses détracteurs après l'arrestation de dirigeants de l'opposition au cours des derniers mois. Elle a adopté un ton réconciliateur au cours des premiers jours de son premier mandat mais le ton de la présidente musulmane a changé ces derniers mois : elle a mis en garde les militants étrangers venus en Tanzanie pour assister au procès du chef de l'opposition.
Selon l'ONG Portes Ouvertes, les chrétiens de Tanzanie font face à une pression croissante, en particulier dans les régions à majorité musulmane comme Zanzibar.
Germain Gratien