« Enfants du silence, Enfants de prêtres » : Vers la levée du tabou ?

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« Le célibat des prêtres n’est pas une loi divine mais ecclésiastique. Elle n’a été instaurée par le pape Grégoire VII qu’en 1074, ce qui signifie qu’il n’avait rien d’obligatoire avant cette date. Jamais Jésus n’a formulé une telle requête. »

Ils seraient au moins 4000 à être nés d’un père appartenant au clergé. Aujourd’hui encore, ils subissent la honte et le rejet. Trois d’entre eux, membres de l’association « Enfants du silence, enfants de prêtres », seront reçus le 13 juin prochain au siège de la Conférence des évêques de France (CEF). Il s’agit d’un geste d’ouverture sans précédent autour d’un sujet tabou pour l’église catholique.

L’annonce a été faite par Olivier Ribadeau-Dumas, secrétaire général de la CEF. Il a lui-même rencontré trois membres de l’association en février. La rencontre aurait permis d’aborder deux questions cruciales, celle « du sort réservé aux prêtres ayant un enfant au cours de leur sacerdoce », et celle de « la reconnaissance de ces enfants dans les communautés paroissiales ».

Au cours de cette rencontre, il a été question de la « souffrance » de ces enfants, élevés dans la honte et le rejet. Il est bien question de souffrance dans les propos de Nathalie, fille de prêtre. Son père a quitté son sacerdoce pour prendre soin de sa famille. Elle raconte à CNews les moqueries à l’école, le mépris des familles. Léa est également fille de prêtre. Elle dénonce également le rejet dont elle a été victime avec sa famille :

« On a vécu des rejets, beaucoup d’insultes, des choses très violentes. Il y a eu un début d’incendie criminel chez nous. On avait des lettres anonymes, des lettres de menace. On recevait des colis avec des excréments dedans. »

Monseigneur Jérôme Beau, évêque de Bourges, sera présent lors de la rencontre du 13 juin. Pour lui, « ce n’est pas une question taboue ». Il tient à rappeler la règle selon laquelle un prêtre peut quitter le clergé avant l’âge des 40 ans fixé, s’il a un enfant.

« Je rappellerai la règle, et elle doit être respectée : celle du bien de l’enfant et le fait d’assumer cet enfant. [...] Il faut arrêter le ministère et s’occuper du bien de l’enfant. »

Anne-Marie est la fondatrice de l’association. Elle tient à préciser que le célibat « n’est pas une loi divine » :

« Le célibat des prêtres n’est pas une loi divine mais ecclésiastique. Elle n’a été instaurée par le pape Grégoire VII qu’en 1074, ce qui signifie qu’il n’avait rien d’obligatoire avant cette date. Jamais Jésus n’a formulé une telle requête. »

Mais pour le pape François, le célibat des prêtres n’est pas une option :

« Personnellement, je pense que le célibat est un don pour l’Église. Deuxièmement, moi je ne suis pas d’accord pour permettre le célibat optionnel, non. »

M.C.


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