Le 6 octobre dernier, Johann Knipper, en collaboration avec TopMusic, a réalisé un reportage sur le parcours inspirant de Conozco. L'artiste qui a grandi dans une famille chrétienne, reconnaît s'être éloigné de Dieu pendant plusieurs années. Il est ensuite revenu au Seigneur, lui consacrant sa vie et son art. L'année dernière, Conozco s'est produit au Cabaret Sauvage devant 1 300 spectateurs. Dans un entretien exclusif, le réalisateur revient sur ses motivations et ce qu'il retient de ce documentaire, disponible YouTube.
TopMusic : Qu’est-ce qui vous a donné envie de réaliser ce documentaire sur Conozco ?
Johann Knipper : Ces dernières années j’ai pu observer l’incroyable évolution de la musique chrétienne, surtout dans le rap. Comme je suis un grand passionné de musique, créer quelque chose dans cet univers a toujours été dans un coin de ma tête. Et en tant que réalisateur, j’ai vu cette opportunité comme une manière de servir Dieu !
Je me reconnais beaucoup dans son histoire, celle du fils prodigue. Comme beaucoup de chrétiens, je pense avoir vécu un parcours similaire. Entendre quelqu’un en parler de manière décomplexée, ça m’a profondément touché. Conozco a une vraie justesse dans sa manière d’aborder la foi, et ce n’est vraiment pas évident. Il y a aussi sa capacité à naviguer entre plusieurs styles, et sa voix, tellement reconnaissable… Tout ça m’a donné envie de faire son portrait.
Et puis l’élément déclencheur a été une discussion autour d’un café avec Jonathan Schmutz, directeur marketing de TopMusic.
On parlait depuis un moment de projets vidéo, et on s’est dit : "Allez, il faut se lancer." Conozco allait faire sa première date au Cabaret Sauvage — ce qui est rare pour un artiste chrétien — et c’était un fil rouge idéal pour raconter son histoire et son témoignage.
TopMusic : Qu’avez-vous découvert sur l’artiste et sur l’homme en tournant ce documentaire ? Quelque chose vous a particulièrement marqué ou surpris ?
Johann Knipper : Ce qui m’a le plus marqué, c’est son sens du travail. Je filmais souvent le soir lors des répétitions, après ma journée de travail. Lui aussi répétait après la sienne. Je rentrais vraiment épuisé chez moi… Alors que, pour moi, ce n’était qu’occasionnel. Pour lui, c’est son quotidien. Son dévouement m’a impressionné. Et tout ça dans la joie : il rayonnait, que ce soit avec son équipe ou les personnes autour de lui.
TopMusic : Le sujet de ce documentaire change beaucoup par rapport à ce que vous avez l’habitude de traiter (sports extrêmes). Comment avez-vous abordé la dimension spirituelle en tant que réalisateur ? Qu’est-ce qui vous a paru familier, et qu’est-ce qui vous a bousculé ?
Johann Knipper : C’est vrai que d’habitude, je réalise des portraits de sportifs. J’avais un peu d’appréhension à l’idée de parler soudainement de la foi, même si, en réalité, ça faisait longtemps que j’en avais envie. J’ai beaucoup prié avant et pendant toute la production. Ce qui m’a mis en confiance, ce sont les deux vidéos que j’avais faites juste avant : l’une pour les 70 ans de l’AEEI (Alliance des Églises Évangéliques Interdépendantes), l’autre pour l’anniversaire de l’église de Savigny-le-Temple.
Quand on filme des personnes qui ont une foi sincère, et si nous-mêmes on est sincère dans notre démarche, Dieu nous guide. Et finalement, je n’étais pas si dépaysé : que ce soit dans le sport ou ici, on filme quelque chose qui va être inspirant pour ceux qui vont le regarder. Dans le sport, ce sont des athlètes passionnés ; là, c’est un artiste qui donne tout pour Dieu. Forcément, c’est inspirant et j’en suis très heureux.
TopMusic : Le documentaire suit Conozco pendant sa tournée 2024-2025. Quelle a été votre plus grande difficulté, ou votre plus beau souvenir pendant ce tournage itinérant ?
Johann Knipper : Il y a deux très beaux moments. L’interview avec sa mère, qui m’a profondément touché. Et le concert au Cabaret Sauvage. Voir autant de personnes réunies — jeunes, moins jeunes, toutes origines confondues : c’était un moment de communion magnifique. Vraiment fortifiant.
TopMusic : Avant ce documentaire, quel a été votre parcours ? Comment en êtes-vous venu à mêler cinéma, musique et foi ?
Johann Knipper : En 2012, quand j’étais encore en école d’audiovisuel, mes premiers reportages portaient déjà sur la musique. J’avais aussi un blog sur l’actualité musicale. C’est vraiment ma passion première. Très vite, j’ai commencé à travailler pour Riding Zone, le magazine TV dédié aux sports extrêmes et aux cultures alternatives, d’abord sur France Ô puis France 3, et aujourd’hui sur France TV Slash, où je suis rédacteur en chef.
Depuis mon baptême en 2019, j’ai ressenti ce désir de parler de la foi à travers mon travail. Alors j’essaye de rester attentif, de voir où Dieu agit. Ça m’a amené à réaliser d’abord des vidéos dans un cadre plus privé, pour des églises, des associations, avant d’en arriver à ce projet sur Conozco.
TopMusic : Vous semblez sensible à la manière dont la foi s’exprime dans l’art. Quelle place occupe-t-elle dans votre démarche de réalisateur ?
Johann Knipper : C’est une question difficile… J’essaye simplement de faire les choses en accord avec ma foi, que ce soit dans un cadre séculier ou chrétien.
TopMusic : Avez-vous d’autres projets liés à la musique ou à la foi ?
Johann Knipper : Pour l’instant, non. Mais j’ai quelques pistes, notamment l’idée de documenter la foi et la vie chrétienne à travers le monde. C’est à développer.
TopMusic : Quel message aimeriez-vous que les spectateurs retiennent du documentaire ?
Johann Knipper : Qu’il n’est jamais trop tard pour dire stop, se tourner vers Dieu, et faire la démarche de le connaître, de découvrir son amour pour nous.
TopMusic : Si vous pouviez filmer le parcours d’un autre artiste ou d’une autre figure spirituelle, qui choisiriez-vous et pourquoi ?
Johann Knipper : Je n’y ai pas encore vraiment réfléchi, mais l’artiste qui m’intrigue le plus, c’est Padre Guilherme, le DJ catholique portugais. Il est très suivi sur les réseaux, ce qui a tendance à m’effrayer un peu, dans le sens où j’ai l’impression que popularité et foi ne font pas toujours bon ménage. Mais j’aimerais en savoir plus son parcours et sa foi.
Propos recueillis par TopMusic.