Érythrée : 69 chrétiens libérés de prison après des années passées “comme des animaux sauvages dans une cage”

« Toutes ces années perdues ! Ils ont été gardés comme des animaux sauvages dans une cage. »

Selon l’organisation Barnabas Fund, 69 prisonniers chrétiens auraient libérés de prison sous caution en Érythrée. Certains étaient détenus depuis 16 ans à cause de leur foi, sans même avoir été jugés. Tous étaient emprisonnés dans le centre pénitentiaire de Mai Serwa, près de la capitale Asmara.

Au début du mois de septembre 27 chrétiens avaient déjà été libérés. Dans le contexte de la pandémie de Covid-19, il semblerait donc que les autorités poursuivent ces libérations conditionnelles en échange de cautions, généralement des titres de propriété.

Le Dr Berhane Asmelash, leader chrétien érythréen, se réjouit de ces libérations :
“Le christianisme n’est pas un crime. Il n’y a aucun crime en dehors de la croyance en Dieu. Je suis très heureux que le gouvernement prenne cette mesure positive... Nous nous attendons à ce que d’autres soient libérés. [...] C’est une réponse à la prière. Des milliers de chrétiens ont prié pour cela.”

En Érythrée, État gouverné par une dictature militaire, on estime que plus de 500 chrétiens sont détenus dans les prisons érythréennes. Certains dans des conditions déplorables, comme des containers.

Paul Robinson, directeur général de Release International, déplorait en début du mois de septembre :
“Toutes ces années perdues ! Ils ont été gardés comme des animaux sauvages dans une cage.”

Le docteur Berhane appelle à la prière pour ces chrétiens persécutés :
“Beaucoup d’entre eux étaient en prison depuis longtemps. Les circonstances dans lesquelles ils sont libérés sont très diverses. Certains retourneront chez leurs amis et leur famille élargie, mais beaucoup seront sans abri et n’auront nulle part où aller. Il n’y a pas d’aide [de l’État] en Érythrée. Les gens ont des âmes et des esprits qui auront besoin de guérison. Ils ont besoin de se réhabiliter. Nous devons prier pour qu’ils se remettent de leur traumatisme.”

M.C.