Éthiopie : menacé de mort et forcé à fuir, Jemal témoigne de sa foi en Jésus
Dans une vidéo publiée sur YouTube le 17 septembre, l’ONG de défense des chrétiens persécutés Portes Ouvertes, partage le témoignage de Jemal. Cet ancien musulman, converti au christianisme, a tout perdu après des attaques d’extrémistes en 2023.
L’Éthiopie est classée 33e dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2025 de l’ONG Portes Ouvertes (PO). Dans le pays, pourtant à majorité chrétienne, des tensions existent avec des musulmans radicaux.
En 2023, 375 familles chrétiennes sont violemment chassées de leur domicile par leur propre voisin. C'est notamment le cas de la famille de Jemal, dont l'histoire est racontée dans une vidéo YouTube publiée le 17 septembre par PO.
L'arrivée de leaders radicaux venus prêcher dans les mosquées de la région a conduit à cette violence. Ils ont commencé à dire aux fidèles de ne plus adresser la parole aux chrétiens puis de ne plus acheter dans leur commerce. Face à la montée des tensions, le gouvernement est intervenu.
Mais au lieu d’apporter le calme, des violences antichrétiennes ont éclaté dans la ville. "Ils ont commencé les attaques le lundi soir et le lendemain ils ont essayé de me tuer", témoigne Jemal. Après avoir fui pour protéger sa famille, des foules en colère ont incendié les habitations et les commerces chrétiens, dont le sien.
"Des foules se sont rendues de maison en maison, repérant les habitations et commerces chrétiens détruisant ce qu’ils trouvaient et mettant le feu. En une heure seulement ils ont détruit tout ce que je possédais et avais construit depuis des années."
Sur la route de l'exil, sa fille enceinte donne naissance à son enfant. Mais à l’hôpital les médecins refusent de l’aider en raison de sa foi en Jésus. "Une docteure a eu pitié et lui a donné son propre voile pour la déguiser en musulmane", explique Jemal.
Pendant deux mois, lui et sa famille ont trouvé refuge dans un bâtiment appartenant à une église. "Si c’est endroit n’existait pas, où est-ce qu’on aurait finis ?" s’interroge le croyant pour qui la situation a été particulièrement difficile à vivre.
"Maintenant je sers Dieu avec une ferveur accrue"
Jemal, comme d’autres chrétiens, est retourné chez lui, afin de ne pas céder aux extrémistes qui, selon lui, cherchent à "éliminer le christianisme". Sur place, aucune justice n'a été rendue, malgré les promesses du gouvernement.
Ses enfants ont dû changer d’école après avoir été insultés "d’infidèles". Quant à Jemal, il est confronté au rejet, à la discrimination et à la provocation.
"J’ai temporairement perdu le goût de marcher avec Dieu, [...] j’étais blessé et j’avais envie de me venger" a confié le croyant à l’équipe de Portes Ouvertes. Mais plus tard, le Seigneur l’a convaincu de Sa justice et sa foi a été "renforcée".
"Je me suis repenti. [...] À travers cette épreuve ma foi ne s’est pas affaiblie, mais elle s’est renforcée. Mon amour pour Dieu a grandi. Maintenant je le sers avec une ferveur accrue et j’ai une compréhension plus profonde de son amour."
Pendant cette épreuve, Jamal a pu compter sur l’aide et le soutien de personnes de confession musulmane. "Encore une preuve que même lorsqu’une société entière s’en prend à une communauté, des individus peuvent faire le choix de s’opposer à la haine", conclut l'ONG.
Mélanie Boukorras
