Étude : aux États-Unis la génération Z devient la plus assidue à l’église

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Mais, en moyenne, les chrétiens américains ne sont au culte que deux dimanches sur cinq.

Aux États-Unis, les personnes âgées de 18 à 28 ans qui fréquentent l’église le font plus souvent que leurs aînés, leurs parents ou leurs grands-parents. Une nouvelle étude, menée dans le cadre de l’initiative de recherche "State of the Church" du Barna Group et de l’entreprise Gloo, révèle une hausse de la fréquentation post-pandémie parmi les membres de la génération Z de plus de 18 ans.

Aujourd’hui, les jeunes nés entre 1997 et 2007 qui vont à l’église assistent en moyenne à 23 rencontres dominicales par an. Les membres de la génération X n’y sont que 19 dimanches sur 52, tandis que les baby-boomers et la génération précédente s’y retrouvent un peu moins de 17 fois par an, selon Barna.

Les membres de la génération Y, ou milléniaux, nés entre 1981 et 1996, fréquentant l’église participent à 22 cultes par an, en hausse par rapport à leur précédent record de 19 en 2012.

L’étude publiée par Barna qualifie cette tendance de "renversement historique" et "générationnel".

"Le fait que les jeunes viennent plus régulièrement qu’avant n’est pas un phénomène courant", estime Daniel Copeland, vice-président de la recherche chez Barna.

"Ces données représentent une bonne nouvelle pour les responsables d’église et montrent que la génération Z et les milléniaux sont aujourd’hui marqués par un renouveau spirituel."

L’enquête, basée sur 5 580 sondages en ligne réalisés entre janvier et juillet, ne prend cependant pas en compte la baisse globale de la fréquentation religieuse aux États-Unis. Selon le Pew Research Center, seuls 45 % des moins de 30 ans assistent à des offices religieux – une proportion qui semble avoir chuté de près de 20 points en dix ans, bien que les comparaisons restent approximatives.

Il est possible que la régularité croissante des membres de la génération Z fréquentant l’église au cours des cinq dernières années soit due au fait que les pratiquants moins engagés et moins réguliers ont tout simplement cessé d'y aller. Ceux qui continuent d'y aller sont peut-être plus susceptibles d'y aller davantage.

Du côté des générations plus âgées, on observe qu’elles se rendent moins souvent à l’église, même lorsqu’elles continuent d’y aller.

"Dans la mémoire collective, on se rappelle d’un temps où les gens allaient à l’église chaque semaine – deux fois le dimanche et pour les réunions en semaine. Les données indiquent qu’il y a eu un changement", explique David Kinnaman, PDG de Barna, à Christianity Today.

"Concrètement, elles montrent que, aujourd’hui, les fidèles qui vont à l’église y vont environ deux week-ends sur cinq."

Selon l’étude, les paroissiens nés avant 1946 assistent en moyenne à 11 services de moins en 2025 qu’en 2000. Ceux nés entre 1946 et 1964 ont perdu 7 dimanches par an, soit entre un mois et demi et trois mois d’absence à l’église.

De nombreux seniors sont d’ailleurs complètement partis. Une étude de 2007 montre que 22 % des plus de 65 ans n’allaient que rarement, voire jamais à l’église. Dans la plus récente enquête, ce chiffre monte à 40 %. Pew souligne que les comparaisons directes sont problématiques, car les outils de sondage ont évolué des appels téléphoniques aux enquêtes en ligne, mais ces chiffres pourraient signifier que 18 seniors sur 100 ont cessé de participer à des cultes religieux au cours des deux dernières décennies.

"L'une des tendances majeures observées dans la recherche sociale sur la religion est le tri entre le bon grain de l'ivraie, les chrétiens non pratiquants s'identifiant peu à peu comme des 'sans religion'", commente Kinnaman.

"C’est pour cela qu’il est remarquable de voir les jeunes générations se dire : 'Je pense que nous n'avons pas donné suffisamment de chances aux communautés religieuses'."

Avec la levée des restrictions liées au COVID-19, beaucoup de fidèles ont réévalué leur manière d’occuper leur dimanche matin.

Parmi la génération X, la participation est revenue à son niveau d’avant-pandémie, avec même une légère hausse depuis le début du siècle : 1,6 culte par mois en moyenne. Les Millennials, âgés de 29 à 44 ans, affichent également une progression. Ils assistent en moyenne à 1,6 culte par mois, soit six à sept dimanches de plus par an qu'en 2000.

Les chercheurs de Barna pensent que ces données confirmeront l'intuition de nombreux pasteurs concernant l’évolution démographique, avec une participation plus régulière des jeunes, et le taux de présence moyen, la fréquence à laquelle les gens viennent. L'étude souligne que de nombreux pasteurs se sentent frustrés par une fréquentation irrégulière et ont du mal à créer une dynamique au sein de leur communauté.

Dans le même temps, l’entreprise chrétienne de technologie Gloo espère que les responsables chrétiens envisagent de nouvelles possibilités.

"Ces changements ouvrent la porte à l’innovation", affirme Brad Hill, président de Gloo.

"Les églises qui privilégient le relationnel et la mise en lien digitale – via SMS, réseaux sociaux et autres outils en ligne – toucheront mieux les jeunes là où ils se trouvent déjà."

Kinnaman espère que les données aideront les responsables d’église à être proactifs et les encourageront à se concentrer sur la meilleure façon de répondre aux besoins spirituels des gens.

"Le tissu de la vie communautaire est en train de changer. Nous devons réfléchir sérieusement aux besoins d’apprentissage et de contenu des jeunes générations, à la manière dont nous structurons l’enseignement et le discipulat, et à la construction de communautés lorsque les fidèles ne sont là qu’environ deux dimanches sur cinq."

Daniel Silliman

Un article de Christianity Today. Traduit avec autorisation. Retrouvez tous les articles en français de Christianity Today.

Crédit image : Canva

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