Ex-évêque accusé de « voyeurisme »: la présidente de la Corref dénonce des sanctions qui ne sont pas à la hauteur du mal commis

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Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref), s’est dite « atterrée » mardi par les révélations sur l’ancien évêque de Créteil sanctionné par le Vatican pour voyeurisme, s’interrogeant sur la portée des mesures disciplinaires.

« Je suis atterrée », a déclaré Mme Margron devant plusieurs journalistes, quatre jours après les révélations du diocèse de Créteil sur Michel Santier, évêque émérite de cet évêché, parti à la retraite en 2021 et sanctionné en novembre de la même année par les autorités vaticanaises pour des « abus spirituels ayant mené à du voyeurisme sur deux hommes majeurs », commis dans les années 1990 dans le cadre de la confession.

Lorsque les faits se sont produits, Mgr Santier était prêtre à Coutances (Manche) et directeur de l’Ecole de la foi, une école de formation à la prière d’une année pour les jeunes de 18 à 30 ans, avait indiqué le magazine Famille Chrétienne vendredi, s’appuyant sur des informations du magazine contestataire catholique Golias qui publie chaque année un « trombinoscope des évêques ».

Interrogée sur les mesures disciplinaires prises par le Vatican à l’égard de l’ecclésiastique, Mme Margron a pointé du doigt « un problème ».

Selon la mesure disciplinaire prise à son encontre, Michel Santier doit vivre à l’écart « une vie de prière et de pénitence », dans une communauté de religieuses à Saint-Sauveur-le-Vicomte (Manche) où il exerce notamment la fonction d’aumônier. Il ne lui est pas interdit de célébrer la messe.

« Il y a, aujourd’hui, une disqualification des sanctions canoniques (du droit de l’Eglise) ordinaires », a dit la représentante des 450 congrégations et instituts de France.

« La question, c’est le décalage entre le mal commis et le type de sanction. »

Depuis vendredi soir, ces révélations ont créé de la colère parmi des collectifs de victimes et incompréhension et émoi chez des fidèles, certains dénonçant, sur les réseaux sociaux, « le silence » des évêques, un an après la publication choc du rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l’Eglise depuis 70 ans.

La Rédaction (avec AFP)


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