Fin de vie : reçus à l'Elysée, les responsables de cultes estiment avoir été "écoutés"

Fin de vie  reçus à l'Elysée, les responsables de cultes estiment avoir été écoutés

Les responsables des principaux cultes, reçus jeudi à dîner par Emmanuel Macron sur le sujet ultra-sensible de la fin de vie, estiment avoir été "écoutés" par le président qui, selon plusieurs participants, espère proposer un "possible" plutôt qu'un "nouveau droit" sur l'aide active à mourir.

Le chef de l'Etat, qui a surtout écouté ses interlocuteurs plus de deux heures durant, n'est "pas rentré dans le détail" du texte attendu et il est resté "dans une position de prudence", a affirmé un participant à l'AFP. De la réflexion du président, il ressort toutefois qu'elle ne s'oriente pas "vers un nouveau droit, ni une nouvelle liberté, mais un possible que la loi actuelle ne couvre pas", a assuré le président de la Fédération protestante de France Christian Krieger.

"On reste dans la poursuite d'une voie française, avec une prise en compte des micro-cas qui ne sont pas concernés par la loi actuelle", a abondé le grand rabbin de France Haïm Korsia, estimant qu'"on n'invente pas de nouveau geste".

"On reste dans le tu ne tueras point", un "paradigme français qui n'imite pas le modèle belge, suisse ou de l'Oregon", et "les soins d'accompagnement sont clairement imbriqués dans une offre générale des soins", a-t-il ajouté. Il s'agit "d'aller vers une ouverture" de l'aide active à mourir mais "dans des cas très précis et très encadrés", a ajouté un participant.

Plusieurs responsables de cultes ont témoigné de leur sentiment d'avoir été "écoutés" lors de ce dîner qui a également réunis des médecins et d'autres personnalités avant, selon la présidence, d'"ultimes arbitrages" attendus courant février.

Autre participant, Alain Claeys, co-auteur de la loi de 2016 et co-rapporteur de l'avis du comité d'éthique de 2022 sur la fin de vie, a déclaré à l'AFP être "convaincu que le président a la volonté de répondre à la demande sociétale sur la fin de vie mais en mesure toute la complexité".

Jugeant que cette demande "ne se réduit pas à une aide active à mourir mais porte aussi sur une humanisation renforcée de la fin de vie", il a considéré que "le législateur devra conjuguer à nouveau l'autonomie de la personne et la solidarité envers les plus vulnérables, indissociables dans le modèle français". Sans préciser le calendrier, Emmanuel Macron a, selon plusieurs participants, assuré qu'il leur enverrait un projet de texte et qu'ils pourraient faire remonter leurs interrogations.

L'évêque de Nanterre Matthieu Rougé, qui représentait l’Église catholique, s'est félicité de la "qualité du dialogue", mais a prévenu qu'"il ne serait pas acceptable que, sur un sujet aussi sensible, le débat ait lieu au creux de l'été". Le sujet avait déjà été abordé le 8 janvier par le chef de l'Etat, lors de la cérémonie de voeux aux autorités religieuses.

Le Premier ministre Gabriel Attal avait assuré le 30 janvier que le projet de loi ouvrant une aide active à mourir serait examiné "avant l'été", tout en promettant de renforcer "considérablement" les soins palliatifs.

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Shutterstock/ Victor Velter

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