Honduras : Les évangéliques exigent des réponses après l’assassinat de plus de 35 pasteurs

Honduras Les évangéliques exigent des réponses après l’assassinat de plus de 35 pasteurs

Depuis 2013, plus de 35 pasteurs ont été tués au Honduras. Face à l’impunité persistante, une association de responsables évangéliques interpelle les autorités et demande un désarmement général dans un pays miné par la violence.

Dans un communiqué relayé par Evangelical Focus, l’Association des Pasteurs de Tegucigalpa et Comayagüela (APT) appelle les autorités honduriennes à faire toute la lumière sur l’assassinat de plusieurs pasteurs protestants dans le pays, dont cinq ces derniers mois. Au total, selon l'organisation évangélique, plus de 35 pasteurs ont été tués depuis 2013.

L'APT dénonce "l’apathie institutionnelle et la négligence" face à ces crimes restés impunis. Parmi les victimes récentes figurent les pasteurs Yonis Zepeda (tué à El Corpus, Choluteca), Jeremías Euceda et son fils (assassinés à Iriona, Colón), Selvín Sabillón (à Petoa, Santa Bárbara) et Elías Guardado Mejía (à Erandique, Lempira). Tous étaient engagés dans des missions de paix et de réconciliation dans des zones gangrenées par la violence.

"Ce ne sont pas de simples statistiques. Ce sont des hommes de foi qui travaillaient à restaurer les familles et à apaiser les communautés meurtries par l’addiction et la criminalité."

Appel au désarmement général

L’APT réclame également un désarmement général de la population. Elle dénonce une culture de la violence nourrie par les structures criminelles, le machisme enraciné et un État trop permissif en matière de possession d’armes à feu.

"Il est inadmissible qu’une personne puisse posséder plusieurs armes enregistrées légalement."

Le Honduras, petit pays d’Amérique centrale de près de 10 millions d’habitants, est l’un des plus pauvres du continent, juste après le Guatemala. Sa population est majoritairement chrétienne, partagée entre catholicisme et protestantisme. Mais cette réalité religieuse n’épargne pas les pasteurs, qui exercent leur ministère dans un climat de grande insécurité. Confrontés aux gangs criminels, les "maras", ils doivent souvent faire face à des menaces directes, notamment lorsque leur engagement entre en conflit avec les intérêts de ces groupes violents qui dominent de nombreux quartiers.

En 2025, plus de 100 femmes ont déjà été victimes de morts violentes, et au moins 18 homicides multiples ont été recensés, dans un pays qui compte en moyenne cinq assassinats par jour.

"Le travail pastoral est souvent invisible, mais il transforme des vies. Chaque pasteur assassiné, c’est une perte pour tout le pays", conclut l’APT.

Camille Westphal Perrier


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