Inde : trois chrétiens, dont un pasteur, arrêtés après avoir évangélisé des hindous

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En vertu de la loi anti-conversion de 2021, trois chrétiens, dont un pasteur, ont été arrêtés par la police pour avoir prétendument tenté de convertir des hindous dans l’Uttar Pradesh. Trois jours plus tôt, la Cour suprême du pays avait pourtant annulé plusieurs peines à l’encontre des chrétiens accusés du même délit.

Deux chrétiens prénommés Amit Masey et Sarita ont été arrêtés avec le pasteur Sumit Masey par la police dans le district de Bareilly dans l'Uttar Pradesh, au nord de l’Inde, le 20 octobre. Ils ont été accusés par des résidents de faire pression sur des femmes et des enfants de confession hindoue, rapporte le Christian Post.

Selon eux, les chrétiens les auraient forcés à se convertir en faisant croire à un rassemblement religieux. De son côté, la police a affirmé que les croyants auraient promis des conditions de vie améliorées et la guérison à des membres de la caste des Dalit, aussi appelé "les intouchables", majoritairement défavorisés. 

L’Inde est classée 11e dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2025 de l’ONG Portes Ouvertes. Dans le pays des lois anti conversion existent dans onze Etats malgré la Constitution qui se dit laïque. "De fausses accusations de conversions forcées mènent à des violences", rapporte l’organisation.

"Les hindouistes radicaux répandent une idéologie (Hindutva) intolérante envers les chrétiens (et les musulmans) et se livrent à la violence et la désinformation avec impunité."

Inconstitutionnalité de la loi anti-conversion

Pourtant, trois jours avant cette arrestation, le 17 octobre dernier, la Cour suprême a annulé plusieurs plaintes pénales à l’encontre de chrétiens accusés de conversion religieuse, rapporte The Hindou

Elle a souligné des vices de procédure, l’absence de preuve crédible et des allégations récurrentes entre de nombreuses plaintes. Ainsi, la Cour estime que ces actes sont en réalité un harcèlement envers les chrétiens.

Pour l’évêque de Lucknow, Mgr Gerald Mathias, c’est "un soulagement" et un "signe d’espoir", rapporte Asianews. Pourtant, il rappelle que tous les chrétiens accusés ne peuvent pas saisir la Cour suprême.

"Combien peuvent se permettre de saisir la Cour suprême pour obtenir justice ? La plupart des pasteurs et des innocents faussement accusés de conversion illégale ne pourront pas."

De nombreux chrétiens sont donc voué à aller en prison des mois, voir des années. "J'espère et je prie que les récentes décisions et observations de la Cour suprême auront un effet dissuasif", a-t-il conclu. 

Mélanie Boukorras 

Crédit image : Shutterstock 

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