
Après plusieurs années de restauration, deux églises historiques de Mossoul en Irak ont réouvert mercredi 15 octobre, grâce à des organismes de protection du patrimoine. Les édifices avaient été détruits entre 2014 et 2017 par l’État islamique.
Près d’une dizaine d’années après la prise de contrôle de certaines parties du nord de l’Irak et la destruction d'édifices religieux par le groupe État islamique, deux églises ont été restaurées et l'inauguration s'est tenue mercredi 15 octobre. Il s'agit de l'église Mar Toma des Syriaques orthodoxes, devenue une prison sous le califat et de l'église catholique chaldéenne d'Al-Tahira qui avait été vandalisée et détruite.
Cette renaissance a été possible grâce au programme Mosaïque de Mossoul lancé en 2019 dont l'objectif était de rebâtir les lieux de cultes post-conflits. Ce projet a été le fruit d’une collaboration tripartite entre trois organismes : la Fondation ALIPH (organisation internationale pour la protection du patrimoine), le Conseil d’État irakien des antiquités et du patrimoine, et l’Œuvre d’Orient (organisme de bienfaisance catholique française).
Le curé de l’église syriaque catholique de Mar Toma, et porteur du projet, Père Pios Affas, a déclaré que la reconstruction des édifices chrétiens vise un objectif clair, le "retour des chrétiens". Un espoir partagé par un collaborateur du projet de Mossoul, Fadi, qui souhaite que ce renouveau encourage ceux qui ont fui les persécutions à revenir dans le pays, a indiqué Vatican News :
"C'est un signe d’espoir, cela montre aux chrétiens réfugiés à l’étranger que les choses s'améliorent et qu’ils peuvent rentrer chez eux."
Lors de la réouverture de l'église d'Al-Tahira, le patriarche et chef de l’église chaldéenne d’Irak, Louis Raphaël Sako a rappelé que Mossoul était autrefois une ville où le christianisme était solidement établi avant l’arrivée de l’islam et a exprimé son souhait de reconstruire une société fondée sur le respect des valeurs et l’acceptation des autres, a rapporté Christian Today.
De son côté, l'évêque de l’église chaldéenne, Najeeb Michael Moussa, également présent à la cérémonie, a souligné l’importance de la protection des églises, considérée comme un symbole d'espérance et d'héritage pour la communauté chrétienne du pays :
"Ces églises ne sont pas seulement des pierres. Ils sont la mémoire de la foi, de l’histoire et de la communauté."
En Irak, il ne resterait que 150 000 chrétiens sur plus d’un million présents en 2003. Le pays est classé 17e dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2025 de l’ONG Portes Ouvertes. Depuis la défaite militaire de l’État islamique, "les premiers persécuteurs des chrétiens sont les milices chiites", rapporte l’ONG.
Elormise Pierre