La Cour suprême des Etats-Unis accorde une victoire aux écoles confessionnelles

shutterstock_96721225.jpg

La Cour suprême des Etats-Unis a rendu mardi une décision favorable aux écoles confessionnelles dans un dossier mêlant argent, religion et liberté d’éducation.

Concrètement, ses six juges conservateurs ont invalidé un dispositif de subventions en vigueur dans l’Etat du Maine (nord-est) jugé « discriminatoire envers la religion ». Il « viole le premier amendement de la Constitution » qui garantit la liberté d’exercer sa religion, a écrit le chef de la Cour John Roberts en leur nom.

Les trois juges progressistes ont exprimé un vif désaccord, en rappelant que cet amendement interdit aussi à l’Etat de favoriser « l’établissement d’une religion », c’est-à-dire de financer des églises. « Le risque de conflit social pour des raisons religieuses augmente quand le gouvernement promeut la religion dans ses écoles publiques », a argumenté le magistrat Stephen Breyer.

Le dossier porte sur un mécanisme mis en place dans le Maine, un état peu peuplé: pour compenser l’absence de lycées publics dans la moitié de ses districts scolaires, les familles touchent des aides qu’elles peuvent utiliser pour envoyer leurs enfants dans des établissements de leur choix.

Jusqu’ici, elles pouvaient opter pour des écoles publiques ou privées, dans ou hors de l’Etat, et même pour des écoles affiliées à des églises, à condition que l’enseignement n’y soit pas orienté par « le prisme de la foi ».

Deux familles évangéliques chrétiennes avaient saisi la justice pour pouvoir utiliser ces fonds publics afin d’envoyer leurs enfants dans des écoles confessionnelles exclues du dispositif.

L’une de ces écoles « enseigne aux enfants que le mari est le chef du foyer » et que « Dieu est le créateur du monde », l’autre utilise la Bible dans toutes les matières. Les deux mêlent instruction religieuse et académique et refusent élèves et employés homosexuels, selon des documents judiciaires.

Lors de l’audience en décembre, les juges conservateurs, qui ont rendu ces derniers mois de nombreuses décisions en faveur des libertés religieuses, s’étaient émus que des « fonctionnaires » dans un bureau puissent « discriminer les convictions religieuses minoritaires, celles qui ne sont pas orthodoxes ».

Ce dossier s’inscrit dans un débat plus large, actuellement très vif aux Etats-Unis, sur la place des parents dans le système scolaire. Il s’est cristallisé sur l’obligation de porter un masque contre le Covid au plus fort de la pandémie, mais aussi sur les enseignements antiracistes mis en place après les grandes manifestations de l’été 2020 ou encore sur la place des élèves homosexuels ou transgenres.

La décision intervient également avant un arrêt très attendu qui pourrait enterrer le droit à l’avortement aux Etats-Unis.

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Shutterstock.com / Steve Heap

Articles récents >

Résumé des actualités du 25 avril 2024

outlined-grey clock icon

Les nouvelles récentes >