La société biblique de Nouvelle-Zélande annonce la fermeture de plus de la moitié de ses librairies

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Près de la moitié des librairies chrétiennes de la société biblique de Nouvelle-Zélande vont fermer leurs portes d'ici le mois de mai. Dans un communiqué de presse, l'organisation a indiqué que certains magasins faisaient face à des défis financiers depuis un certain temps.

La Société biblique de Nouvelle-Zélande, qui gère 14 librairies Manna Christian à travers le pays, a annoncé la fermeture de près de la moitié de ses magasins, trois ce mois-ci et trois autres en mai. 

L'entreprise ferme également ses bureaux de Wellington et a ajouté que ses services seraient regroupés à Auckland, ville où se trouve son siège social, d'ici la fin mars. Dans un communiqué de presse, l'organisation indique avoir pris ces décisions face "aux défis" du "climat économique" actuel et assure que son "engagement" à servir ses clients reste inchangé. "Nous continuerons à opérer via nos centres de commerce électronique et de distribution, garantissant l'accessibilité à nos ressources et services", précise le document. 

Les librairies Manna Christian ont ouvert en 1972 avec un magasin principal à Invercargill, dans l'île du Sud de la Nouvelle-Zélande, dans le but de s'associer avec des églises et des communautés locales et de fournir des ressources bibliques et chrétiennes, indique son site internet.

L'entreprise, qui offrait des ateliers et des conférences pour équiper les chrétiens, possède 14 magasins dans toute la Nouvelle-Zélande. Elle s'est associée avec la société biblique de Nouvelle-Zélande en 2017 avec pour ambition de "placer une Bible dans chaque main vide pour atteindre et remplir les cœurs vides partout". 

Un enjeu économique

Dans un entretien avec Otago Daily Times en décembre dernier, le directeur général de la Société biblique de Nouvelle-Zélande Neels Janse van Rensbur expliquait que la chaîne de librairies n'était plus rentable depuis "quelques années", évoquant des enjeux économiques avec notamment la hausse des prix du papier et le coût des transports internationaux.  

"Nous devons être de bons gestionnaires de ce qui nous a été confié et si nous poursuivons dans cette voie, nous ne serons pas de bons gestionnaires", a-t-il affirmé.

"Nous devons prendre des décisions difficiles sur la façon de sauver l’ensemble ou de nous retrouver dans une position où il faudra tout fermer."

Selon Rachel Afeaki, secrétaire générale régionale du Pacifique Sud de l’Alliance évangélique mondiale et membre du conseil d’administration du New Zealand Christian Network, la fermeture des librairies chrétiennes est le reflet de "l'époque dans laquelle nous vivons". Dans les colonnes de Christianity Today, elle ajoute que l’ère numérique a eu un "impact énorme" sur ce marché, les clients préférant acheter des livres en ligne ou se les procurer au format numérique. 

Risque de désinformation

Jay Mātenga, chef du département Global Witness de l’Alliance évangélique mondiale, basé à Auckland, estime pour sa part que la réalité à laquelle est confrontée la Société biblique de Nouvelle-Zélande est la même pour les ministères chrétiens du monde entier. 

Il évoque en outre les défis de "désinformation" que cela engendre, rappelant que les librairies physiques permettaient aux établissements de contrôler l’accès aux ressources chrétiennes et garantissaient donc que les livres vendus soient théologiquement solides.

"Maintenant, toutes sortes d'idées étranges et merveilleuses circulent", a-t-il souligné, estimant que "même les pasteurs ont du mal à essayer de guider les gens vers une vérité beaucoup plus solide et bien documentée". 

Camille Westphal Perrier

Crédit image : Shutterstock / Vera Prokhorova

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