L’association antispéciste PETA réécrit la Bible pour en faire une version "végane"

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L’association PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) est connue pour son refus de différencier les hommes et les animaux en dignité et en droit. Elle vient d’éditer une version végane de la Genèse qui doit plaire à la jeune génération.

L’apparition de ChatGPT permet l’écriture rapide de romans, mais aussi de réécrire des ouvrages volumineux en très peu de temps. PETA a choisi d’y recourir pour modifier le premier livre de la Bible, la Genèse.

En effet, le message de cette ouverture est très peu antispéciste puisqu’il assigne à l’homme une place à part dans la Création, celle de maître de la Terre, selon les versets 26 à 28 du premier chapitre :

"Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme [...] Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre."

Le reste du récit de la Genèse mentionne des sacrifices animaux et la confection de vêtements à partir de peaux de bêtes. Une différence de traitement entre l’homme et l’animal inacceptable pour PETA et sa présidente Ingrid Newkirk :

"La Bible a longtemps été utilisée pour justifier toutes les formes d'oppression, c'est pourquoi nous avons utilisé ChatGPT pour montrer clairement qu'un Dieu aimant n'approuverait jamais l'exploitation ou la cruauté envers les animaux. Dieu n’a eu besoin que de six jours pour créer le monde entier, mais nous avons réalisé qu'il nous faudrait des années pour réécrire toute la Bible, c'est pourquoi nous avons commencé par le premier livre."

Dans cette nouvelle version de la Genèse, "exempte de cruauté", les animaux ne sont plus des "bêtes" mais des "êtres" ou des "créatures". Les personnages humains portent des vêtements en fibres végétales et non en peau animale.

Plus de test d’obéissance pour Abraham

De plus, Abraham et Sarah agrandissent leur foyer en accueillant un chien prénommé Herbie. Et, au cours d’une balade avec leur chien, le couple envisage d’aider les animaux abandonnés et contrer l’élevage commercial :

"Alors qu'ils se promenaient avec Herbie, Sarah et Abraham ont pensé à l'importance d'adopter des chiens dans des refuges et des organismes de sauvetage plutôt que de les acheter à des éleveurs. Ils ont parlé de la façon dont l'achat d'un chien ou d'un chat auprès d'un éleveur ou d'une animalerie contribue à la crise de surpopulation des animaux de compagnie, car d'innombrables chiens et chats dans les refuges attendent d’entrer dans des foyers affectueux tandis que les éleveurs continuent à produire plus de chiots et de chatons pour le profit."

Outre l’introduction de préoccupations animalières dans le récit, PETA a totalement effacé le test d’obéissance imposé à Abraham par Dieu. Selon la Bible, Dieu demande à Abraham de se rendre dans le pays de Morija pour lui offrir son enfant Isaac en holocauste après lui avoir pourtant promis qu’il aurait une abondante descendance via ce fils.

Constatant la foi d’Abraham, un ange arrête sa main et lui livre un bélier pour le sacrifice. Dans la version de PETA, Abraham va dans le pays de Morija et se lie d’amitié avec un agneau afin de montrer son respect pour la création de Dieu.

L’association qui vend ce livre à 3,99 dollars espère qu’il plaira à la génération Z (les personnes nées entre 1997 et 2010) dont 73 % s’identifient comme des défenseurs des droits des animaux.

Dans un article antérieur à cette version revisitée de la Bible, le site chrétien Got Questions s’inquiète de la confusion entre bienveillance envers les animaux et antispécisme sous le titre "Un chrétien peut-il soutenir PETA ?"

Rappelant que Newkirk a déclaré qu' "en matière de douleur, d’amour, de joie, de solitude et de peur, un rat est [vaut, NDLR] un cochon, un chien, un garçon. Chacun valorise sa vie et combat la menace.", Got Questions parle d’une confusion antibiblique :

"Si la seule préoccupation de PETA était le traitement humain des animaux, les chrétiens pourraient soutenir chaleureusement ses objectifs. Cependant, PETA va bien plus loin et accorde des droits aux animaux qui sont parallèles à ceux des humains [...] De telles déclarations conduisent les objectifs de la PETA à des niveaux extrémistes, de ceux que les chrétiens qui honorent la Bible ne peuvent tolérer. Les gens ne sont pas des animaux."

Jean Sarpédon

Crédit image : Peta France

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