Le Cardinal Barbarin est relaxé en appel

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« Aucun élément de la procédure ne vient étayer un comportement visant, de sa part, à empêcher quiconque de procéder à des dénonciations s’ils l’avaient estimé utile. »

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l avait été condamné à 6 mois de prison avec sursis le 7 mars dernier dans le cadre de l’affaire Preynat. Accusé d’avoir gardé le silence sur des actes pédophiles perpétrés dans son diocèse, le Cardinal Barbarin vient d’être relaxé par la Cour d’appel de Lyon.

Les faits de pédophilie remontent aux années 80 et 90. Des scouts ont été les victimes du père Bernard Preynat. Parmi eux, Alexandre Hezez. Il fut le premier à révéler les faits au Cardinal. Ce dernier affirme avoir agi comme il le devait, bien qu’il admette qu’il aurait « pu, dû avoir la présence d’esprit de l’enlever directement [de son ministère] ».

« Je lui ai donné la peine la plus haute que je pouvais, l’interdiction de célébrer les sacrements, même en privé. J’ai ensuite demandé que la prescription soit levée. On ne peut pas le faire dans la justice française, mais dans le droit canon, oui. Le procès a eu lieu, et il a eu la peine maximale – que moi je n’avais pas le droit de lui donner –, le renvoi de l’état clérical. »

Et pour le ministère public, le cardinal a bien coopéré.

« Aucun élément de la procédure ne vient étayer un comportement visant, de sa part, à empêcher quiconque de procéder à des dénonciations s’ils l’avaient estimé utile. »

Il conclue donc ainsi son réquisitoire.

« La nécessité de poursuivre l’auteur présumé des faits d’agressions sexuelles : oui, absolument, même longtemps après. La dénonciation des faits dans les temps proches de l’infraction principale, c’est-à-dire dans la limite de la prescription et de l’état de vulnérabilité : oui, absolument. La condamnation pour non-dénonciation en dehors de toute conditionnalité trente ans après les faits : non. »

Interviewé par France 3 au sortir de l’audience, Didier Burdet, partie civile, annonce : « on va continuer le combat ».

« La machine est activée. Il y a des choses qui ont beaucoup changé. Il y a des choses qui vont encore changer. Un verdict est un verdict. [...] Pour l’instant, c’est sûr qu’on va continuer le combat. Sous quelle forme ? En cassation ou pas ? Pour le moment on n’a pas pris de décision et on a encore un petit peu de temps pour se décider. [...] On s’attaquait pas aujourd’hui à la religion. On s’attaquait à un combat de la pédophilie qu’on retrouve dans d’autres domaines, dans le sport, dans l’éducation. Et c’est pour ce combat là qu’on a mis ça en place. C’est pour nos enfants. C’est pour les jeunes. »

M.C.

Crédit Image : Creative Commons / Wikipedia


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