Le compte Twitter du Christian Post rétabli après plusieurs mois de suspension

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La rédaction du Christian Post a pu trinquer à la nouvelle année en apprenant le 31 décembre dernier que Twitter rétablissait tous ses droits suspendus depuis le premier jour du printemps dernier. Le média chrétien avait été sanctionné suite à une publication contestée sur le secrétaire adjoint à la Santé américain, une personne transsexuelle.

C’est sur Twitter que le média américain a annoncé la levée des sanctions qui l’entravaient, dans la foulée de la décision de l’entreprise de Elon Musk. Dans un tweet du 16 mars 2022, le journal en ligne avait contredit USA Today qui, deux jours auparavant, avait cité Rachel Levine, secrétaire adjoint à la Santé dans le Gouvernement Biden, parmi les femmes de l’année. Le Christian Post avait réagi en publiant notamment un tweet disant « USA Today nomme Rachel Levine, un homme, parmi ses femmes de l’année ».

L’argument justifiant la suspension : la loi française

La publication du Christian Post lui avait valu une sanction du réseau social qui lui avait signalé que sa publication violait sa politique contre les « comportements haineux ». Twitter avait alors suspendu sa possibilité de poster des articles de presse, d’apposer des « like », de suivre ou de retweeter des messages. Le géant californien avait précisé que les droits seraient rétablis si le Christian Post supprimait son tweet qu’il jugeait comme contrevenant au droit allemand et à la législation française.

En effet, en France, l’article 6 de la loi pour la confiance dans l’économie numérique pénalise la « haine à l’égard de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre ». Le Christian Post a refusé de retirer sa publication.

Le site parodique chrétien de droite, The Babylon Bee, avait également été suspendu le 20 mars pour avoir publié un article intitulé « L’homme de l’année du Babylon Bee est Rachel Levine ». Son PDG, Seth Dillon avait refusé de supprimer la publication et déclaré que le faire reviendrait à poser le genou à terre devant Twitter pour retrouver ses droits.

Cette affaire avait notamment conduit le milliardaire Elon Musk, fan du site parodique et tout frais propriétaire de 9,2 % des parts de Twitter, à demander à ses 80 millions abonnés s’ils pensaient que l’entreprise « adhère rigoureusement » au principe de la liberté d’expression. Quelques jours plus tard, le 14 avril, Musk a proposé de racheter toutes les parts de Twitter, avant de l’acquérir intégralement le 27 octobre dernier.

Si le Babylon Bee a été réintégré le 18 novembre, peu après le rachat de Twitter par celui qui se présente comme un « absolutiste de la liberté d’expression », cela n’a pas été le cas du Christian Post. Le 2 novembre, Reuters avait rapporté les propos de Musk qui évoquait une nécessaire clarification de la procédure durant quelques semaines pour réintégrer divers comptes suspendus.

La publication litigieuse du Christian Post n’apparaît toutefois plus sur son compte Twitter, en tout cas en France.

Jean Sarpédon


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