Le plus grand exode de l’histoire latino-américaine moderne se déroule sous nos yeux : 5,3 millions de réfugiés d’ici fin 2019

Le nombre de vénézuéliens qui fuient la crise économique et humanitaire de leur pays devrait atteindre 5,3 millions d’ici fin 2019, faisant de cette migration massive, le plus grand exode de l’histoire latino-américaine moderne, selon les Nations Unies.
Le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) et l’agence des Nations Unies pour les migrations (OIM) précisent qu’en 2018, 5000 personnes ont quitté le Venezuela chaque jour. En février 2019, ils étaient 3,4 millions à avoir fui le chaos dans lequel leur pays a basculé. La grande majorité d’entre eux - 2,7 millions - sont hébergés dans des pays d’Amérique latine et des Caraïbes.
Actuellement, la Colombie accueille le plus grand nombre de réfugiés et de migrants vénézuéliens, avec plus de 1,1 million. Viennent ensuite le Pérou avec 506 000, le Chili 288 000, l’Équateur 221 000, l’Argentine 130 000 et le Brésil 96 000. Le Mexique et d’autres pays d’Amérique centrale et des Caraïbes accueillent également un nombre important de réfugiés et de migrants du Venezuela. Eduardo Stein, représentant spécial du HCR et de l’OIM pour les réfugiés et les migrants vénézuéliens, s’est exprimé.
« Les pays de la région ont fait preuve d’une formidable solidarité avec les réfugiés et les migrants du Venezuela et ont mis en œuvre des solutions ingénieuses pour les aider. »
Conformément à la déclaration de Quito signée le 3 et 4 septembre 2018, les gouvernements argentin, brésilien, chilien, colombien, costaricain, équatorien, mexicain, panaméen, péruvien et uruguayen, coopèrent pour répondre à la crise migratoire des citoyens vénézuéliens dans la région. La Colombie devrait continuer d’accueillir le plus grand nombre de migrants, avec plus de 2,2 millions de personnes installées dans le pays d’ici à décembre 2019. Le Pérou devrait connaître le deuxième plus important afflux, avec près de 1,4 million d’arrivées à la fin de l’année prochaine.
Eduardo Stein, représentant spécial des Nations Unies pour les réfugiés et migrants vénézuéliens, écrit dans le rapport du plan de réponse.
« Outre les impacts humanitaires les plus immédiats du plus grand déplacement de population de l’histoire de l’Amérique latine, il existe d’autres implications assez complexes pour lesquelles nous n’étions pas préparés en tant que région. »
Le défi migratoire engendré par la crise politique, économique et sociale du Venezuela est considérable.
Selon le HCR, les organisations humanitaires auraient désormais besoin de 738 millions de dollars pour fournir aux migrants des services essentiels, tels que de la nourriture et des abris d’urgence. Le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi décrit l’urgence humanitaire.
« Il est maintenant vital de stabiliser la situation humanitaire catastrophique qui affecte les millions de Vénézuéliens en quête de protection et d’abris sur tout le continent. »
H.L.
Crédit image : Glenn R. Specht-grs photo / Shutterstock.com