
« Personne ne doit remettre en cause l’existence des autres. »
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our la première fois, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo vient de décerner le Prix de la Liberté Religieuse Internationale à 5 lauréats. Pour lui, ces personnes « extraordinaires » sont « une inspiration pour chacun d’entre nous ».
Privileged to present five extraordinary #religiousfreedom advocates with the @StateDept’s first-ever #IRFAwards today. Their heroic efforts to build bridges & protect vulnerable religious minorities, often at their own personal risk, are an inspiration to us all. pic.twitter.com/SxJI9XQZYT
— Secretary Pompeo (@SecPompeo) July 18, 2019
Parmi les lauréats, l’imam Abubakar Abdullahi du Nigéria. Le communiqué du gouvernement américain précise qu’alors que les chrétiens de son village étaient attaqués par les éleveurs peuls, Abubakar Abdullahi est allé jusqu’à proposer sa vie en échange de celles des chrétiens.
L’attaque a eu lieu le 23 juin 2018. Des éleveurs peuls ont lancé des attaques coordonnées sur 10 villages. Plusieurs centaines de membres de l’ethnie Berom à majorité chrétienne ont été assassinés.
« Alors que l’imam Abdullahi achevait ses prières à midi, lui et sa congrégation ont entendu des coups de feu, sont sortis et ont vu les membres de la communauté chrétienne de la ville s’enfuir. »
L’imam décide de les mettre à l’abri dans la mosquée et dans sa maison, avant d’aller se confronter aux agresseurs.
« Instinctivement, l’Imam introduisit 262 chrétiens dans la mosquée et dans sa maison à côté de la mosquée. L’imam est ensuite sorti pour confronter les hommes armés et il a refusé de les laisser entrer, les suppliant d’épargner les chrétiens à l’intérieur, offrant même de sacrifier sa vie pour la leur. »
Ce jour-là 84 personnes ont été tuées dans son village, à Nghar. Mais son action a permis d’en sauver des centaines d’autres. Abubakar est connu pour son « engagement » pour la « la promotion de la compréhension et de la paix entre les religions ». Interrogé par David Young, de l’ambassade américaine, il affirme sa conviction :
« Personne ne doit remettre en cause l’existence des autres. »
M.C.