Le tableau "Le Christ en croix" du célèbre peintre anversois Pierre Paul Rubens (1577-1640), porté disparu depuis 1613 et récemment retrouvé, a été vendu dimanche 30 novembre près de trois millions d'euros frais compris aux enchères de Versailles à Paris.
La toile, qui était estimée entre un et deux millions d'euros, avait été retrouvée en septembre 2024 par un commissaire-priseur lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris. Elle a été adjugée pour la somme exacte de 2,94 millions d'euros.
La découverte d'une telle œuvre disparue est un évènement "rarissime" selon Jean-Pierre Osenat, le commissaire-priseur. Le tableau représente le Christ crucifié, isolé, lumineux, se détachant sur un ciel sombre et menaçant. Il marque "le tout début de la peinture baroque", selon son découvreur.
Cette toile "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", avait expliqué M. Osenat en septembre.
Rubens a représenté à au moins trois autres occasions le Christ mort sur la croix, dont le plus célèbre exemplaire se trouve à l’Alte Pinakothek de Munich.
Le tableau mis en vente a été "peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son œuvre, selon M. Osenat.
Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une longue enquête grâce à des photographies haute résolution, des analyses de pigment, des images techniques ou encore un examen microscopique.
Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Église, ce chef d'œuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé.
Il a été acquis par le peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau (1825–1905) ou sa fille Henriette Vincens-Bouguereau (1857-1913). Tous deux "ont pu avoir conscience" de l'importance d'une telle œuvre mais "ils ne partagèrent pas sa connaissance. La peinture demeura dans l’hôtel particulier-atelier de William Bouguereau à Paris 6e et resta toujours dans la famille qui décida récemment de la vendre", explique le dossier de presse.
La Rédaction avec (AFP)