La Cour suprême britannique a estimé que l'enseignement religieux chrétien dans les écoles d'Irlande du Nord n'était pas dispensé de manière "objective, critique et pluraliste" et enfreignait les droits humains, le 19 novembre.
La haute juridiction était saisie par des parents d'une élève d'une école primaire publique à Belfast ayant suivi des cours d'éducation religieuse, prévus dans le cursus scolaire, entre 2017 et 2021.
Ces parents, qui ne sont pas chrétiens et ne professent aucune croyance religieuse, se plaignaient que l'éducation religieuse dispensée par l'école ne soit pas en conformité avec leurs convictions. Ils refusaient que le christianisme soit présenté à leur fille "comme une vérité absolue", selon des documents soumis à la Cour.
L'école leur avait répondu que l'enseignement religieux était "fondé sur la Bible" et qu'il suivait le programme scolaire britannique.
La Haute Cour de Belfast avait donné raison aux parents en 2022 en jugeant illégal l'enseignement religieux dispensé par les écoles d'Irlande du Nord mais la décision avait été invalidée en appel.
La Cour suprême a désavoué mercredi la Cour d'appel, en estimant qu'elle avait eu tort dans son application des principes de la Convention européenne des droits de l'homme. Le juge Ben Stephens a estimé que les droits de l'enfant et des parents avaient été bafoués.
Il a souligné que l'affaire "ne portait pas sur la laïcité dans le système éducatif" et que "personne ne suggère que l'enseignement religieux ne devrait pas être dispensé dans les écoles d'Irlande du Nord".
"La famille soutient fermement l'enseignement religieux, à condition qu'il ne s'apparente pas à de l'endoctrinement", a insisté le juge.
L'avocat de la famille, Darragh Mackin, s'est félicité de cette décision. "La Cour suprême a confirmé que tous les enfants ont droit à une éducation qui respecte leur liberté de pensée, de conscience et de religion", a-t-il déclaré.
La Rédaction (avec AFP)