Les chefs de culte saluent la "liberté" de la loi de 1905 mais s'inquiètent de velléités politiques

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Les trois représentants des cultes, réunis par Le Parisien à l'occasion du 120ème anniversaire de la loi de 1905 instaurant le principe de laïcité, ont souligné "l’immense liberté" engendrée par ce dispositif, tout en s'inquiétant de velléités politiques d’en faire une "loi d'interdiction".

Le grand rabbin de France Haïm Korsia, le recteur de la grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz, et le président de la Conférence des évêques Jean-Marc Aveline ont accepté de discuter de ce principe, qui "n’a pris aucune ride", a souligné Chems-eddine Hafiz.

Mais "il faut retrouver ce souffle de 1905, qui est à la fois une loi de liberté et de responsabilité collective", a estimé Haïm Korsia dans cet entretien mis en ligne samedi soir. 

Le sujet pourrait animer la prochaine campagne présidentielle. Récemment le chef des députés LR Laurent Wauquiez a proposé d'interdire le port du voile aux mineures dans l'espace public, comme avant lui, Gabriel Attal, pour les moins de 15 ans. Certains politiques veulent également limiter le jeûne.

"Il y a une méconnaissance totale de l’islam, qui pousse des politiques à faire ce genre de propositions", a réagi Chems-eddine Hafiz. Avant d'ajouter: "C’est inapplicable ! On fait comment ? On va toquer à la porte des familles à 07H00 du matin pour voir si tout le monde prend son petit-déjeuner ?".

"Le voile est sorti depuis longtemps de la sphère religieuse pour rentrer dans un domaine politique. Comme sur le budget, on assiste au concours Lépine de la proposition la plus farfelue", a pour sa part estimé Haïm Korsia.

Pour Jean-Marc Aveline, "cela traduit un affolement. Et s’il y a un affolement, c’est qu’il y a une espèce de maladie ou, en tout cas, quelque chose qui ne tourne pas rond".

"N’en faisons pas une loi d’interdiction", a prôné Haïm Korsia. Car "c’est une loi de liberté" et "d'apaisement", a-t-il rappelé.

"C’est une garantie pour qu’il n’y ait pas une religion qui veuille prendre le pouvoir", a appuyé Jean-Marc Aveline.

"La laïcité nous met à égalité avec les autres cultes face aux pouvoirs publics", a abondé Chems-eddine Hafiz.

Ce principe, inscrit dans la Constitution depuis plus d'un siècle, continue de déchaîner les passions, chacun faisant sa lecture de ce concept devenu très politique.

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Shutterstock / Nina Alizada

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