
Plus de 200 personnes dont de nombreux chrétiens ont été tués dans la région de Makurdi dans la nuit du 13 au 14 juin. Si ces massacres ne sont malheureusement pas une nouveauté, le phénomène tend à s’accélérer, et l’État nigérian semble démuni.
"Je prie pour que la sécurité, la justice et la paix prévalent au Nigeria, pays aimé et si durement touché par diverses formes de violence. Et je prie tout particulièrement pour les communautés chrétiennes rurales de l'État de Benue qui ont été sans cesse victimes de violences."
C’est ainsi que le Pape Léon XIV avait alerté sur le nouveau massacre dans cet État du sud-est du Nigeria. Plus de 200 personnes ont été tuées du 13 au 14 juin dans un nouvel épisode de violence ethnique mais aussi religieuse.
En cause : l’opposition entre les fermiers sédentaires cultivateurs, souvent chrétiens et les bergers musulmans pour l‘occupation des terres agricoles.
Après le massacre, des centaines de personnes ont dénoncé l’inaction des pouvoirs publics dans les rues de la ville de Makurdi. Ils ont été dispersés par des gaz lacrymogènes, informe Africa Radio.
Le 18 juin, le président Bola Ahmed Adekunle Tinubu a rendu visite aux blessés qui ont rempli les hôpitaux de la région après l’attaque. Il a exigé de "traquer les auteurs" de l’attaque, souligne Africanews. "Comment se fait-il qu'aucune arrestation n'ait été effectuée ?", aurait-il même demandé à des officiers supérieurs de la police lors d'un rassemblement à Benue.
Présentant sa solidarité et sa compassion, le président est pourtant accusé de ne rien faire. Selon Sam Philip, analyste des affaires publiques, qui vit à Makurdi, le conflit n'a pas reçu l'attention qu'il mérite depuis des années, le gouvernement se concentrant sur d'autres crises sécuritaires comme l'insurrection de Boko Haram dans le Nord-Est, la demande de sécession dans certaines parties du sud-est et une vague d'enlèvements avec demande de rançon dans le Nord-Ouest, explique la BBC.
Les autorités fédérales annoncent l’arrivée de renforts sécuritaires, tandis que les ONG dénoncent sans cesse une défaillance de l’État dans la protection des civils.
Les solutions avancées par les experts sont sécuritaires et économiques, avec par exemple le déploiement des forces militaires dans la région mais aussi en une augmentation des terres agricoles disponibles.
Germain Gratien
Crédit image : Shutterstock / Lukasz D Forster
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L’ONG Portes Ouvertes alerte la communauté chrétienne internationale après une série d’attaques meurtrières qui ont endeuillé la Ceinture Centrale du Nigeria. Plus de 200 personnes, pour la plupart chrétiennes, ont été tuées en une semaine dans l’État de Benue. Face à cette tragédie, l’organisation lance un appel urgent à la prière et à la mobilisation.
Nigeria : jusqu’à 200 chrétiens tués dans une vague d’attaques
Plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de chrétiens ont été tués entre le 11 et le 14 juin au Nigeria, dans des attaques coordonnées menées par des hommes armés identifiés par des témoins comme des militants peuls. Si les estimations varient selon les sources, tous s’accordent sur l’ampleur de la tragédie, notamment dans la localité de Yelewata, dans l’État de Benue, au cœur du Nigeria.