L’intelligence artificielle constitue-t-elle une menace pour l’être humain ?

CarteArticle-162.jpg

Faut-il dénoncer les dérives des fameux algorithmes qui servent aujourd’hui à la programmation informatique ? Existe-t-il des motifs sérieux à terme qui pourraient constituer une menace sur la vie sociale, l’emploi, les rapports au travail ? En quoi, aujourd’hui, les progrès informatiques sont-ils de nature à inquiéter l’humanité du fait de nouvelles facultés cognitives qui sont données à la programmation ?

Autant de questions qu’il importerait de formuler ouvertement. Questions à formuler à l’aune où des groupes industriels de plus en plus nombreux, songent à mécaniser totalement l’entreprise et à remplacer l’ouvrier en lieu et place, par des opérateurs robots qui effectuent les gestes répétitifs.

Or, force est d’observer que la machine est peu à peu en train de coloniser non seulement les gestes basiques, mais également les tâches même les plus sophistiquées qui supposaient une expertise ou une qualification de haut niveau. Ainsi, des cabinets d’avocats, des bureaux d’études font appel de plus en plus à l’expertise d’une intelligence artificielle qui vient remplacer un assistant, un chargé d’études.

L’intelligence artificielle rend ainsi possible les capacités d’auto-apprentissage et d’auto-évaluation. En quelque sorte, la machine serait aujourd’hui capable de juger et d’évaluer, de raisonner, de combiner et de faire des choix. L’intelligence artificielle serait ainsi peu à peu une méthode de résolution de problèmes complexes remplaçant l’être humain dans la mise en œuvre de certaines fonctions cognitives.

Oui la machine semble bel et bien coloniser les facultés de raisonnement de l’être humain ce qui semblait être un attribut impensable de remplacer. Il apparaissait en effet ainsi inimaginable qu’il soit un jour possible de se substituer à l’intellect, une faculté qui caractérise l’être humain, et pourtant la machine informatique est en train de gagner ce terrain-là. Si bien que Stephen Hawking, associé à plusieurs scientifiques, ont manifesté leur vive crainte, en indiquant que « l’IA pourrait être la pire erreur de l’Histoire de l’humanité » ...

« Ces ordinateurs pourraient devenir si compétents qu’ils nous tueraient par accident »

Alors la question est de savoir si l’intelligence artificielle rivalise réellement avec l’esprit humain, si l’intelligence artificielle a quelque chose d’équivalent avec l’intelligence humaine ? Dans une chronique approfondie nous revenons ainsi sur les dimensions qui caractérisent l’esprit humain, nous redonnons une définition très étonnante de l’intelligence humaine, et montrons les limites irréductibles de la machine, en soulevant les grains de sables susceptibles de faire gripper l’intelligence artificielle.

Imitation ou réplique, l’homme n’a-t-il pas toujours eu le rêve de Pygmalion, ou celui de Mary Shelley dans Frankenstein, ou le Prométhée moderne, de créer cet autre soi, un narcisse à l’envers qui contemple sa créature avec fierté ? Est-ce le créateur qui a du génie ou la créature ? S’il suffisait de donner des connaissances à un ordinateur pour qu’il devienne Mozart ou les Beatles, serait-on en train de créer des génies, ou de pâles processeurs froids, capables de produire des suites de notes ? Ce serait là un sommet du narcissisme : créer un robot qui réplique Mozart ! En même temps, une suite de calculs de probabilités, est-ce cela le vrai génie, celui qui touche l’âme ? Si on pouvait créer des « robots Bach », l’ego humain serait flatté, mais le « génie » ne peut se calculer… ni même se programmer, c’est une suite d’accidents, de télescopages, de douleurs et de solitudes qui enfantent les génies. Mais en se confiant dans la machine sans conscience, l’homme risque bien pour plagier François Rabelais de ruiner son âme.

Pour approfondir le sujet, découvrez la chronique d’Eric Lemaitre : L’intelligence artificielle, fascination ou déshumanisation.


Articles récents >

Résumé des actualités du 3 mai 2024

outlined-grey clock icon

Les nouvelles récentes >